Par Didier Bigorgne
Né et mort à Vivier-au-Court (Ardennes) : 19 juillet 1841-5 juin 1913 ; ouvrier métallurgiste ; syndicaliste et militant socialiste ( POSR, puis SFIO) ; maire de Vivier-au-Court (1900-1912).
Fils d’un ouvrier ferronnier et d’une mère au foyer, Louis Rémy était l’aîné de deux sœurs nées respectivement en 1843 et 1846. Il se maria avec Thérèse Adélaïde Herbulot, sans profession, qui lui donna quatre enfants (deux garçons et deux filles). Il habitait au lieudit Aucourt.
Louis Rémy exerça le métier de ferronnier. Il fut membre de la chambre syndicale des ouvriers en métallurgie de Vivier-au-Court et du cercle d’études sociales L’Eclaireur, deux groupes affiliés à la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes.
Louis Rémy marqua la vie politique dans sa commune. Aux élections municipales de mai 1896, il fut candidat sur la liste présentée par le POSR. Celle-ci remporta la majorité avec neuf sièges sur seize ; élu conseiller municipal, Rémy devint premier adjoint au maire Camille Laroche*. En mai 1900, il conduisit la liste socialiste qui l’emporta nettement et fut élu maire de Vivier-au-Court. Il le demeura jusqu’en 1912, avec l’étiquette du Parti socialiste SFIO.
Au mois d’août 1900, Louis Rémy signa son premier arrêté pour interdire les processions religieuses sur la voie publique. Pendant ses mandats, il fit construire un bureau de poste, un abattoir, un kiosque à musique et réaliser les travaux d’adduction d’eau. Lors de la longue grève des ouvriers de la maison Guillet-Fagot qui dura du 23 juillet au 2 décembre 1908, il entra en conflit avec le préfet des Ardennes ; celui-ci l’accusait de ne pas avoir fait protéger la propriété de l’industriel Emile Guillet saccagée par les grévistes et demandait à la municipalité de rembourser les dégâts. Rémy refusa en invoquant qu’il n’y avait pas eu de manifestation organisée et que l’attitude des ouvriers était un simple acte de vengeance.
Par Didier Bigorgne
Sources : Arch. Mun. Vivier-au-Court.— Arch. Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes (médiathèque de Charleville-Mézières).— Le Socialiste Ardennais, 1896 à 1912.— Presse locale.— Etat civil de Vivier-au-Court.