NICOLAU René Alias : "Raymond"

Par André Balent, Annie Pennetier, Françoise Strauss

Né le 7 janvier 1899 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mort des sévices de torture le 20 mai 1945 à Saïgon (Indochine, Viet-Nam) ; ingénieur des Ponts et chaussés ; résistant d’Indochine réseau Legrand puis Nicolau-Bocquet.

Fils de Joseph, Gustave Nicolau, lieutenant du 12e régiment d’Infanterie de ligne, et de Marguerite, Marie, Virginie, Alix Durand (née, le 11 juillet 1872 à Estagel, Pyrénées-Orientales, morte le 24 avril 1960 à Nice, Alpes-Maritimes), René Nicolau avait des ancêtres dans plusieurs villages du Roussillon : Thuir d’où était originaire son grand-père maternel, notaire ; Rivesaltes où naquit son grand-père paternel, pharmacien dans ce village.
entra à l’École polytechnique dans la promotion de 1917 et prit part comme maréchal des logis à la fin de la Grande Guerre avec le 32e Régiment d’artillerie de campagne. Sous-lieutenant, il reprit ses cours à Polytechnique en mars 1919.

René Nicolau se maria le 14 décembre 1927 à Toulon (Var) avec Marie, Louise Teigen née à Grenoble (Isère) le 8 décembre 1899 et divorcée de de Jean Granat. Devenu ingénieur en chef des Ponts et chaussées, il devint directeur des Travaux Publics à Saigon (Cochinchine/Vietnam). Il fut mobilisé en Indochine lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Lorsque les troupes japonaises entrèrent au Tonkin, des réseaux français de renseignements s’organisèrent en Indochine et entrèrent an contact avec les Britanniques, dans leur colonie de Singapour.

Après le conflit franco-siamois de janvier 1941, l’entrée en guerre du Japon en décembre 1941 avait isolé complètement du reste du monde l’Indochine occupée par les Japonais.La résistance s’organisa alors, avec la création de huit réseaux des Forces françaises combattantes (FFC) et de six services d’action (SA), en liaison avec le service Action extérieure des Indes.

René Nicolau alias "Raymond" fournissait des informations très importantes aux services de renseignements militaires. Il était un des dirigeants du réseau de renseignement "Nicolau-Bocquet" implanté en Cochinchine.En janvier 1944, il entra au Comité " S.A." du réseau " Legrand " dont il devint le chef en octobre 1944. Son secteur d’attribution se composait de la Cochinchine et du Sud-Annam puis en décembre 1944, il devint chef de la section politique de tout le sud de l’Indochine.
Le 9 mars 1945, l’armée japonaise en Indochine attaqua par surprise (opération Meigo Sakusen). Le territoire fut occupé et l’autorité coloniale française fut déchue. Les Français d’Indochine ne reçurent alors, contre leur espoir, aucune aide de la part des Alliés. La résistance redoubla ainsi qu’une féroce répression.
Fin avril 1945, René Nicolau fut arrêté par la Gendarmerie japonaise. Torturé par la Kempetaï (police politique), il mourut le 20 mai 1945 à Saigon, sans avoir parlé, des suites des sévices subis.
Il a été inhumé à Estagel (Pyrénées-Orientales) où son nom est inscrit sur le monument aux morts ainsi que sur sur la plaque commémorative située dans la cour du Ministère de la Recherche, 21 rue Descartes anciennement École polytechnique avec la mention : "À la gloire des polytechniciens morts pour la France"
Il reçut de nombreuses décorations : Chevalier de la Légion d’honneur ; Compagnon de la Libération, par décret du décret du 18 janvier 1946 et Médaille de la Résistance

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178708, notice NICOLAU René Alias : "Raymond" par André Balent, Annie Pennetier, Françoise Strauss, version mise en ligne le 9 mars 2016, dernière modification le 9 avril 2020.

Par André Balent, Annie Pennetier, Françoise Strauss

SOURCES : Vladimir Trouplin Dictionnaire des compagnons de la Libération Elytis, Bordeaux 2010 . — Site de l’Ordre de la Libération. — MemorialGenWeb. — État civil en ligne cote 9NUM2E4536_4537, vue 178. — État civil de Rivesaltes, de Thuir

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