Par Jean-Louis Ponnavoy
Né le 21 août 1914 à Móng Cái (Cochinchine française, Vietnam), exécuté le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; courtier maritime ; résistant dans le réseau Alliance.
Maurice Gillet était le fils de Léon Gillet, capitaine au 2e RIC et de Alix Anne Léocadie Catherine Simotte. Il se maria le 10 septembre 1940 à Brest (Finistère), avec Marie Anne Eugénie Maistre.
Son père, officier supérieur d’infanterie de Marine ayant été affecté en Extrême-Orient, il naquit à Móng Cái (Indochine) et passa son enfance à Pékin jusqu’en 1923, puis la famille revint en France et s’établit à Brest. Maurice reçut une éducation chrétienne et patriotique. Malgré une mauvaise vue due à une infection à sa naissance, Maurice Gillet obtint le baccalauréat puis une capacité en droit à Aix-en-Provence, en 1933.
Devenu courtier maritime de la région de Brest, il rencontra Marie Maistre qu’il épousa et son activité professionnelle lui permettant de circuler facilement à l’intérieur de l’arsenal, il put enregistrer des renseignements et devenir membre du réseau Alliance dont il devint chef du secteur de Brest maritime. Il était surnommé le "Sorcier de Brest" et portait dans la Résistance le pseudonyme de "Chénet" et celui de "Licorne" au réseau Alliance. Sa connaissance de la mer et de la voile lui permirent de sauver et faire évader de nombreux aviateurs alliés abattus, ce qui lui valut après la guerre l’attribution par le président des États-Unis de la "Medal of Freedom" à titre posthume le 22 mai 1947.
La capture d’un agent avec tout son carnet d’adresses, lors d’un parachutage dans les Alpes, entraîna la chute du réseau brestois et l’arrestation de ses membres par la Gestapo. Maurice Gillet fut arrêté le 27 septembre 1943, en même temps que sa femme Marie Gillet, qui sera exécutée à la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg).
Il fut déporté sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 20 mai 1944 et fut interné au block 10 avec les autres membres masculins du réseau.
Devant l’avance alliée les 107 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Maurice Gillet et son père, le colonel Léon Gillet furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent abattus d’une balle dans la nuque à chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé à côté dans le même bâtiment.
Il fut déclaré « Mort en déportation » par arrêté du 6 juillet 1993.
_Son nom figure sur le monument aux morts de Plancher-les-Mines (Haute-Saône) et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Par Jean-Louis Ponnavoy
SOURCES : MémorialGenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". — Marie-Madeleine Fourcade in "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968.— Guy Caraes Le réseau Alliance, éditions Ouest-France, Rennes, 2021.— "Geneanet".