JOURNOIS Georges, Henri

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 13 novembre 1896 à Bosc-Bordel (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 26 septembre 1944 à Wilhelmshaven (Allemagne) ; officier supérieur ; résistant.

Georges Journois était le fils de Pierre Hippolyte, épicier âgé de 38 ans et de Henriette Grillière, modiste âgée de 28 ans.

Il se maria le 7 avril 1931 à Besançon (Doubs), avec Lucienne Eugénie Guenot. Ils eurent trois fils, Jean Claude ; né à Paris en 1932, Jacques, né à Besançon en 1933 et Pierre, né à Besançon en 1936.

Georges Journois passa son enfance dans le village natal jusqu’en 1906 puis suivit ses parents à Buchy mais sa mère décéda peu après. Il venait d’être admis à l’École des arts et métiers d’Armentières (Nord) lorsque la guerre éclata. Mobilisé le 13 avril 1915, il fut envoyé faire l’école d’officier à Saint-Cyr et il en sortit aspirant en septembre. Affecté le 25 mars 1916 au 412e régiment d’infanterie, il y fit toute la guerre et combattit à Verdun.

Il participa à partir de 1919 avec son régiment, à la campagne de Cilicie et fut fait prisonnier par les Turcs. Après son retour en France en 1921, il fut affecté au 23e régiment de tirailleurs algériens stationné à Wiesbaden (Allemagne) puis participa avec son régiment à la guerre du Rif au Maroc, en 1925 et 1926.

Après son retour du Maroc en 1928, il entra le 1er novembre 1930 à l’École de guerre, à Paris. Il fut nommé capitaine puis chef de bataillon le 25 juin 1937.

Pendant la guerre il occupa divers postes d’état-major tout en se préparant progressivement à la Résistance. Il était déjà depuis janvier 1943 responsable de l’ORA (Organisation de Résistance de l’armée) pour la Région R2 (Provence) et membre du réseau Alliance à travers le sous-réseau "Druide" avec les pseudonymes "Marcelle" et "Suzanne" lorsqu’il fut nommé commandant de la subdivision de Nice et promu au grade de colonel le 25 mai 1943.

Se sachant recherché par la Gestapo il resta cependant à son poste et fut dénoncé par un agent double puis arrêté à Nice le 4 janvier 1944 avec le capitaine Dupouy, son adjoint. Interrogé et torturé, il ne parla pas. Incarcéré à la prison de Nice, il y fut mis au secret jusqu’au 25 mai puis fut transféré à la prison des Baumettes, à Marseille.

Le 17 juin 1944 il fut évacué sur Belfort et emprisonné au fort Hatry avant d’être embarqué le 28 août 1944, avec d’autres détenus, dans des wagons à bestiaux à destination du camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg (Allemagne), où ils arrivèrent le 1er septembre 1944 et d’où ils furent immédiatement transportés vers le Kommando de Wilhelmshaven (Arsenal de la Kriegsmarine) pour y fabriquer des pièces destinées aux sous-marins de poche.

Le 25 septembre 1944, au retour du travail, Georges Journois fut frappé brutalement et sans raisons par le rapportführer de l’atelier et par les kapos puis ramené dans son block, il y mourut dans la nuit. La date officielle de décès portée en mention marginale de son acte de naissance est le 31 octobre 1944.

Il fut inhumé au cimetière de Wilhelshaven et exhumé le 9 février 1949 puis transféré vers la France où ses obsèques militaires eurent lieu le 16 mars 1949 en la basilique Saint Pierre de Besançon. Il fut inhumé dans le caveau de famille au cimetière des Chaprais, à Besançon.

Georges Journois était officier de la Légion d’honneur, croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945 avec palme, croix de guerre des TOE, titulaire de 10 citations et de la médaille de Cilicie et du Levant ainsi que de la médaille Coloniale « Maroc 1925-1926 ».

Il fut décoré à titre posthume de la médaille de la Résistance le 15 octobre 1945, du « Certificat of Service » par le Maréchal Montgomery le 6 mai 1946 et nommé général de brigade le 6 juin 1946, pour prendre rang du 20 août 1944, de la médaille de la déportation pour faits de Résistance 23 juillet 1951, de la croix du combattant volontaire de la Résistance le 4 décembre 1951.

Il fut déclaré "Mort pour la France" le 9 août 1946 et "Mort en déportation" par arrêté du 26 juin 2004.

Son nom figure sur le monument aux morts de Buchy (Seine-Maritime) et sur le Monument de la Déportation au Cimetière des Chaprais à Besançon et une rue de Buchy porte le nom de Général Georges-Journois, depuis le 18 septembre 1955.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178726, notice JOURNOIS Georges, Henri par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 27 février 2016, dernière modification le 1er mai 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : MémorialGenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "biographie du colonel Journois". — Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 3. — Geneanet. — État civil.

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