BRET Daniel

Né le 22 octobre 1919 à Paris, mort le 16 avril 1942, vraisemblablement sous la torture, à la prison de la Santé, à Paris (XIVe arr.) ; résistant parisien de l’OS.

Daniel Bret, naquit dans une famille ouvrière qui comptait six enfants. Il fut élevé chez ses grands-parents dans le Berry, car ses parents habitaient dans une chambre d’hôtel. Il fut reçu au certificat d’études et travailla comme ouvrier agricole. De retour chez ses parents, il apprit et exerça le métier de serrurier. Il aurait adhéré aux Jeunesses communistes en 1937. Il fit du camping et fréquenta assidûment théâtres et opéras. Il donnait toute sa paye à ses parents pour les aider à élever ses frères et sœurs. Mobilisé lors de la déclaration de la guerre au 6° Génie d’Angers, il échappa à la captivité, mais fut incorporé dans un « camp de jeunesse » dans le sud de la France.
Libéré en 1941, il entra à l’OS en décembre 1941 et participera à de nombreux attentats dont fait état un rapport des Renseignements généraux : « La Préfecture de Police a mis la main sur trois nouveaux membres de l’OS. Il s’agit des nommés Rodier René (né en 1920), Bret Daniel (né en 1919), Martin Jules (né en 1919 en Espagne). Rodier a reconnu avoir participé à plusieurs attentats, le dernier en date étant celui commis, par explosifs, contre la maison de tolérance, 106, avenue de Suffren, réquisitionnée par les Allemands. Quant à Bret et Martin, ils ont été arrêtés grâce à l’organisation d’une souricière au domicile des parents du terroriste Bucquet (Buquet) (dont l’arrestation a été signalée), concierges au 71 rue du Fbg Saint-Honoré ; Bret a tiré plusieurs coups de revolver, sans les atteindre, sur les inspecteurs qui ont procédé à son arrestation. Quant à Martin, qui était également armé, il a été maîtrisé avant d’avoir pu faire usage de son arme. Bret venait de retirer de la cave de l’immeuble deux valises de documentation communiste, des fusils de chasse, des revolvers, des munitions et des éléments d’un engin explosif fonctionnant électriquement. Tous deux ont reconnu être les auteurs ou les complices de six attentats ou actes de sabotage, Bret ayant plus particulièrement participé comme auteur à l’attentat contre la maison de tolérance, 106, avenue de Suffren et comme complice de l’attentat de la rue de Tanger, où une sentinelle allemande fut tuée. Martin, ancien combattant des Brigades Internationales, a participé à l’attentat par grenades commis contre le restaurant occupé par les troupes allemandes à l’angle de la rue de Châteaudun et de la rue du Fbg Montmartre ». Daniel Bret fut déclaré mort le 16 avril 1942 à la prison de la Santé, sans que l’on sache s’il était mort des suites des tortures endurées (le plus vraisemblable),ou s’il a pu se suicider pour échapper à la torture. Martin et Rodier furent fusillés côte à côte le 28 août 1942 au stand de tir de la place Balard à Paris (XVe arr.). Le frère de Daniel Bret, Pierre, fut arrêté et déporté au camp de Sachsenhausen, d’où il revint en mai 1945 pour apprendre la mort de son frère. L’amie de Daniel Bret fut internée dans un camp en France jusqu’à la Libération. Les pères de Rodier et de Martin furent fusillés comme otages le 11 août 1942.

Voir Paris (XIVe arr.), prison de la Santé, 1941-1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17873, notice BRET Daniel, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 juin 2021.

SOURCES : Notes d’André Rossel-Kirschen. — Arch. Ravery, CT2 annexe 23.

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