Par Jacques Girault
Née le 11 février 1932 à Paris (IVe arr.), morte le 5 janvier 2021 à Angers (Maine-et-Loire) ; professeure ; militante syndicaliste ; militante communiste dans la Loire-Atlantique, en Dordogne, puis dans le Maine-et-Loire.
Son père, gendarme, originaire du Finistère, participa à la Résistance. Sa mère, institutrice à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), syndiquée, membre de l’Union des femmes françaises, communiste, fut candidate aux élections municipales de Pornichet (Loire-Atlantique) en 1947. Jeannette Rumin, élève de l’école primaire de Plassac (Gironde), entra au collège mixte Geoffrroy Rudel de Blaye (Gironde) de 1942 à 1946, puis au collège de jeunes filles Manon Rolland de Saint-Nazaire replié à La Baule. Titulaire du baccalauréat (séries A et Philosophie) en 1950, malade, elle fut soignée au sanatorium de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale de Sainte-Feyre (Creuse) puis à la post-cure de Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise) de 1953 à 1956. Inscrite dans les Facultés des Lettres de Rennes, de Nantes puis de Lille, elle obtint une licence ès-lettres classiques en 1966.
Elle se maria en décembre 1954 à Sainte-Feyre avec Jacques Thomé alors instituteur normalien, futur inspecteur primaire. Le couple eut deux enfants.
De 1956 à 1958, Jeannette Thomé fut institutrice suppléante à la cité sanitaire de Clairville (Dordogne). Titularisée en 1959, elle enseigna à l’école maternelle Gambetta de Saint-Nazaire puis en classe enfantine à l’école George Sand de Saint-Nazaire-Méan, elle devint en 1961 maîtresse auxiliaire au lycée Aristide Briand à Saint-Nazaire et obtint le CAPCEG en 1963. Déléguée rectorale au lycée de Cateau-Cambrésis (Nord) de 1963 à 1967, adjointe d’enseignement au lycée Joachim du Bellay de 1967 à 1969, elle fut reçue au CAPES en 1969. Professeur de lettres classiques au collège Jean Lurçat à Angers (Maine-et-Loire) de 1969 à 1974, elle fut mutée en 1974 au collège Clément Jannequin d’Avrillé, où elle habitait, et y termina sa carrière en 1992 mise à la retraite anticipée après plusieurs congés de longue durée.
Membre de l’Union nationale des étudiants de France, elle fut élue à la corpo de Lettres de l’Association des étudiants de Nantes en 1953. À partir de 1956, elle rejoignit le Syndicat national des instituteurs puis le Syndicat national de l’enseignement secondaire (tendance “Unité et Action“) et le représenta au conseil d’établissement dans les deux collèges à partir de 1969.
Adhérente du Parti communiste français depuis 1950, elle participa à la naissance de la première cellule d’étudiants à Nantes en 1950-1951 et à la création d’un comité contre la guerre en Indochine. En 1953, avec l’Union des femmes françaises et le Mouvement de la Paix, elle milita pour l’appel de Stockholm puis à partir de 1956 à Saint-Nazaire contre la guerre d’Algérie, continuant ces actions à Clairvivre (Dordogne). Elle intégra la cellule d’enseignants du collège Jean Lurçat en 1969 et en devint la secrétaire. Élue au comité de la section communiste Angers-Nord en 1970, elle entra au comité fédéral en 1970. Par la suite, elle milita dans les cellules des établissements scolaires où elle travaillait. Elle cessa d’adhérer au PCF en 1981 en raison de son état de santé mais continua à voter communiste, sauf aux élections municipales de 2015 « où j’ai voté nul », à participer aux mouvements sociaux.
Citée pour son action à Saint-Nazaire par l’Association de recherches et d’études sur le mouvement ouvrier dans la région de Saint-Nazaire, en relation avec Michel Verret*, qui écrivit la préface, elle publia J’avais huit ans en 1940 : mémoires d’une grand-mère de l’Ouest, L’Harmattan, “Graveurs de Mémoire (2005).
Par Jacques Girault
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.