CANTIN Elie, Pierre

Par Gilbert Beaubatie, Michel Thébault

Né le 3 novembre 1892 à Imbort, commune de Saint-Germain-Lavolps (Corrèze), exécuté sommairement le 15 juillet 1944 à Feyt (Corrèze) ; instituteur, secrétaire de mairie à Saint-Rémy (Corrèze) ; résistant FFI.

Élie Cantin était le fils de François Cantin, âgé de 29 ans à sa naissance, cultivateur et de Marie Dumas âgée de 19 ans. Alors que ses parents se rendirent à Paris pour ouvrir un petit commerce, Élie Cantin et sa sœur, plus jeune de trois ans, restèrent au village avec leur grand-mère, et fréquentèrent l’école primaire.
Six ans après la mort de son père, il rejoignit sa mère qui tenait un petit restaurant à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où il fut scolarisé à l’école Colbert, avant d’entrer au Lycée Chaptal à Paris. En 1912, après avoir obtenu le Brevet supérieur, il devint stagiaire instituteur dans la région parisienne (Boulogne, Clichy, Saint-Ouen). En 1913, il fit son service militaire au 126e Régiment d’infanterie de Brive. Détaché à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), il en sortit avec le Brevet d’enseignement à la gymnastique. Il a participé à la campagne de Belgique et à celle de la Somme. Blessé à trois reprises, il a terminé la guerre avec le grade de sous-lieutenant. Il se maria le 22 juin 1918 à Saint-Ouen (Seine) avec Marguerite, Eugénie Robec. Il revint après la guerre exercer son métier d’instituteur dans sa Corrèze natale, à Peyrelevade, Sanas de Juillac, et enfin à Saint-Rémy (canton de Sornac, arrondissement d’Ussel). Il se remaria le 4 août 1931 avec Marie Louise Courteix. Le 4 octobre 1939, il fut mobilisé au contrôle postal à Limoges (Haute-Vienne), et, le 10 juillet 1940, jour du vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, démobilisé.
De nouveau instituteur, et secrétaire de mairie à Saint-Rémy, il était « ouvert à tous les problèmes humains » et ne restait indifférent à « aucune situation malheureuse », participant à l’aide aux maquisards.
Début juillet 1944, la brigade mobile de répression du général Kurt von Jesser composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police (dont la SIPO-SD) fut chargée de réprimer et d’anéantir les maquis de la région, d’abord dans le secteur du Mont-Mouchet, puis dans le Cantal, où les combats durèrent jusqu’au 8 juillet. Les menaces sur les axes stratégiques Clermont-Ferrand – Limoges et Clermont-Ferrand – Tulle amenèrent alors l’État-major allemand à diriger la brigade Jesser vers le Limousin. L’une des colonnes (colonne rapide du commandant Coqui, régiment de sécurité motorisé n°1000), parvint à Eygurande (Corrèze) le 9 juillet en fin d’après-midi et commença le 10 juillet 1944 des opérations de ratissage dans le secteur de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme), Eygurande (Corrèze) et La Courtine (Creuse).
Suite à une dénonciation, Élie Cantin fut arrêté par la SIPO-SD le 15 juillet 1944 à Saint-Rémy, conduit à Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme) à une dizaine de kilomètres à l’est, où il fut interrogé et torturé. Il fut ensuite le même jour, conduit avec deux autres prisonniers Frédéric Foerster et Henri Espagnol à la gare de Merlines (Corrèze), à une dizaine de kilomètres de Bourg-Lastic. Le soir même, vers 22 heures les trois résistants furent emmenés à proximité sur la commune de Feyt, à la limite du Puy-de-Dôme en revenant vers Bourg-Lastic. Ils furent exécutés sommairement au lieu-dit Veyrières, au bord de la route nationale 89.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI et DIR (déporté interné – résistant). Par décret du 25 août 1946, la Médaille de la Résistance lui a été attribuée à titre posthume. A l’école de Saint-Rémy, une plaque rappelle la mémoire d’Élie Cantin. Il avait 52 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178804, notice CANTIN Elie, Pierre par Gilbert Beaubatie, Michel Thébault, version mise en ligne le 28 février 2016, dernière modification le 9 novembre 2021.

Par Gilbert Beaubatie, Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dep. Corrèze (État civil) — Livre d’or des Instituteurs corréziens morts pour la France 1939-1945, Tulle, imprimerie Maugein, 1969, pp. 29-31. — Mémorial de la Résistance et de la Déportation en Corrèze 1940-1945, ANACR, 1995, p. 135 — Maquis de Corrèze Les Éditions Sociales. 1975 (page 438) — Mémoire des Hommes.

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