SÉZIONALE-BASILICATO François, Grégoire.

Par Jacques Girault

Né le 12 novembre 1906 à Alger (Algérie), mort le 20 mars 1981 à Nice (Alpes-Maritimes) ; entrepreneur en maçonnerie ; militant socialiste ; adjoint au maire de La Garde (Var).

Fils d’un tailleur d’habits, François Sézionale-Basilicato (couramment désigné comme Sézionale), commerçant à Toulon (Var), faisait partie du comité de soutien à Victor Brémond, candidat “Union socialiste et républicaine“, aux élections législatives en 1936. Franc-maçon, il possédait une entreprise de chaussures à La Garde pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis devint entrepreneur en maçonnerie. Dans une profession de foi en 1955, il indiquait qu’il avait été "combattant de la Résistance".

François Sézionale se maria en septembre 1928 à Toulon, et divorcé, indiqué “industriel“, se remaria en mars 1946 à La Garde.

Proche du député-maire Michel Zunino, ancien socialiste SFIO, maintenant communiste, il appartint à la liste d’union constituée pour les élections municipales en octobre 1947. Élu, il devint deuxième adjoint. Remplaçant souvent le maire retenu par ses obligations parlementaires, il était aussi secrétaire de la section socialiste SFIO de la commune. Toute liste commune avec les communistes était interdite aux membres du Parti socialiste SFIO. La situation spécifique de La Garde et la forte personnalité de Sézionale expliquaient certainement cette entorse. Le Parti socialiste SFIO ne pouvait l’accepter mais la Fédération hésitait à condamner cette alliance d’autant que Sézionale respectait les engagements pris avec elle. Selon certains témoignages, son secrétaire administratif permanent Salvator Libérace aurait envisagé de se fixer à La Garde, suppositions contredites par l’intéressé qui s’installa à La Garde, en avril 1948, « de mon plein gré ».

Quand la SFIO choisit une politique d’alliance avec le MRP, politique dite de la “Troisième force“, des oppositions se manifestèrent et 60 militants socialistes de La Garde, dont huit conseillers municipaux, suivirent François Sézionale et quittèrent le Parti pour fonder une section du Parti socialiste unitaire, à la fin août 1948.

Réélu en 1953, François Sézionale devint premier adjoint et adhéra avec ses amis à l’Union progressiste. Très vite, le tandem Sezionale-Zunino se révéla fragile. Lors des élections dans le quatrième canton de Toulon, en 1955, Zunino essaya de conserver son siège. Contre lui, Sézionale se présenta comme candidat "d’union socialiste et progressiste", se réclamant dans sa profession de foi de l’exemple de Joseph Risterucci. Après avoir obtenu 679 voix sur 11 654, le 17 avril 1955, il se retira. Des socialistes SFIO affirmèrent alors qu’il avait conseillé de voter pour le maire de La Valette Bourgeois, candidat "républicain national" contre Zunino qui fut battu de 463 voix. En fait, les 1 800 électeurs qui avaient voté pour lui et pour le candidat socialiste SFIO reportèrent également leurs voix sur les deux candidats restés en présence, mais à La Garde une importante partie des électeurs de Sézionale votèrent à droite. Lors de sa rupture avec Michel Zunino, de nombreux communistes et la plupart des employés de la mairie, dont le secrétaire général, ancien responsable local du PCF, le suivirent.

Dès lors, François Sézionale entraîna dans l’opposition au maire Zunino de nombreux partisans. Après la mort de ce dernier en avril 1958, lors de l’élection municipale partielle pour deux sièges, les candidats de gauche soutenus par le Parti communiste et la section socialiste SFIO (contre l’avis de la fédération socialiste SFIO) furent battus par les amis du premier adjoint. Lors de l’élection du maire, le candidat communiste Maurice Delplace ne l’emporta que d’une voix sur Sézionale.

Après le retour du général de Gaulle, François Sézionale le soutint et adhéra à l’Union pour la nouvelle République. Lors des élections municipales du 9 mars 1959, sa liste d’Union nationale, après avoir obtenu 1 186 voix sur 3 635 inscrits au premier tour, emporta tous les sièges en ballottage (1 551 voix), sauf un, Sezionale connaissant la défaite. Faute d’avoir pu devenir maire de la commune, il devint l’éminence grise du nouveau maire. Toutefois, après qu’il fut entré en conflit avec ce dernier, la division s’installa dans l’équipe municipale et la dissolution s’imposa. Aux élections municipales en 1962, la liste conduite par le communiste Delplace l’emporta.

François Sézionale fut inhumé à La Garde.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178857, notice SÉZIONALE-BASILICATO François, Grégoire. par Jacques Girault, version mise en ligne le 1er mars 2016, dernière modification le 1er mars 2016.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Com. La Garde. — Arch. OURS, fédération SFIO du Var. — Arch. Jean Charlot (Centre d’histoire sociale du XXeme siècle. Université de Paris I). — Presse locale. — Sources orales dont S. Libérace.

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