BAYON Marcel, Jean, Baptiste

Par Daniel Grason

Né le 11 mai 1899 à Paris (IVe arr.), tué au combat le 20 août 1944 à Bonneuil-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) ; aide-comptable, militaire, employé de commerce, gardien de la paix, brigadier ; résistant.

Fils de Joseph, gardien de la paix et de Jeanne Mignaton, ménagère, Marcel Bayon alla à l’école primaire, il obtint le certificat d’études primaires. Il travailla à l’administration des Postes et Télégraphes, mais en démissionna en janvier 1915 suivit une formation de comptable dans une école commerciale. À l’issue de sa formation il travailla chez Léo Melken, fabricant d’horloges au 12, rue Rambuteau à Paris (IIIe arr.) comme employé de commerce.

Ayant contracté par patriotisme un engagement de quatre ans, il fut incorporé au 7e Régiment de Dragons, puis au 13e. Le 12 août 1919 il était nommé brigadier, puis maréchal des logis le 1er mars 1920, il assuma la fonction de fourrier le 5 octobre 1920. Il fut affecté avec le grade de maréchal des logis fourrier au Régiment de Cavalerie de la Légion Étrangère le 19 février 1921. Il participa à plusieurs campagnes militaires en Allemagne, en Algérie dans l’Oranais et dans le sud de la Tunisie à Sousse, l’armée le décora de la médaille de la victoire de la guerre 1914-1918.

Démobilisé, il demeura 18, rue Lepeu à Paris (XIIe arr.), il retourna travailler chez Léo Melken qu’il quitta le 31 août 1922 pour cause de liquidation. Dès le 1er août il débutait en tant qu’employé de commerce chez le joailler Goldenberg au 20, rue Notre-Dame de Nazareth (IIIe arr.). Le 31 décembre, il quitta son employeur pour entamer une carrière de représentation de fabriques.

En avril 1924, il postula pour entrer dans la police municipale. Il écrivit dans sa biographie : « pensant très souvent à la vie militaire, vie de bravoure et de discipline je me décidai à faire ma demande pour entrer à la Police municipale ». Il débuta le 16 mai 1924, fut gardien de la paix cycliste au commissariat du XIIe arrondissement.

Marié à Marthe Le Carn le 21 mars 1922 en mairie du IIIe arrondissement, il se remaria le 4 décembre 1926 avec Marguerite Beyer, téléphoniste aux PTT. Marcel Bayon était apprécié dans l’exercice de ses fonctions, en 1939 il passa un examen pour accéder au grade supérieur. Il obtint la note d’aptitude de 14,5. « Excellent gardien, énergique et actif. Très apte au commandement. Fera un très bon gardien » écrivit le commissaire. Nommé sous-brigadier, en 1941 il reçut la médaille d’honneur de la police municipale. La même année le couple emménagea au 2, bis rue Victoria à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne).

Selon le témoignage écrit en août 1946 par son épouse, Marcel Bayon : « Fervent patriote, l’accomplissement de son service sous l’occupation, trop souvent prescrit par les autorités ennemies, lui était devenu insupportable ». Avec la complicité d’un médecin, il constitua un dossier médical qui lui permit de se faire réformer le 30 décembre 1942. Georges Bayon rejoignit le groupe de résistants « Ypres » de Saint-Maur-des-Fossés. Il fut tué le 20 août 1944, alors qu’il était de faction sur le pont de Bonneuil (Seine, Val-de-Marne). Transporté à l’hôpital intercommunal de Créteil, son décès y a été constaté.

L’inhumation de Marcel Bayon se déroula au carré militaire du cimetière de Saint-Maur-des-Fossés, son nom fut gravé sur le monument aux morts. Marguerite Bayon, sa veuve entreprit des démarches pour faire annuler la réforme de son mari « ce qui aurait pour effet » écrivit-elle « de le réintégrer automatiquement dans les cadres des Gardiens de la Paix ». Le médecin des Hôpitaux de Paris qui avait rédigé le certificat ayant permis la réforme de Marcel Bayon le reconnaissait le 28 novembre 1945 : « Je certifie avoir fait en 1942, au gardien Bayon Marcel, un dossier truqué et un certificat de complaisance pour lui permettre d’être réformé et de ne plus participer à une œuvre active de la Police contre les patriotes ».

Marcel Bayon fut déclaré « Victime du devoir », ce qui ouvrit à sa femme et à ses deux enfants âgés de seize et dix-huit ans des droits. Le ministère des Anciens combattants attribua à Marcel Bayon la mention « Mort pour la France », il fut homologué sergent FFI. Une plaque honorant sa mémoire a été apposée près du pont de Bonneuil : « Ici est mort pour la France le 20 août 1944 Bayon Marcel sergent-chef F.F.I. 45 ans ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178905, notice BAYON Marcel, Jean, Baptiste par Daniel Grason, version mise en ligne le 2 mars 2016, dernière modification le 23 novembre 2022.

Par Daniel Grason

ICONOGRAPHIE : Arch. PPo.

SOURCES : Arch. PPo. KC 3. — SHD, Caen, AC 21 P 16108. — Bureau Résistance : GR 16 P 40347. — Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. — Site internet GenWeb. — Site internet « La Libération de Paris » de Gilles Primout. – État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable