MATHÉ Jean

Par Michel Thébault

Né le 4 décembre 1905 à Domérat (Allier), fusillé sommairement le 14 août 1944 à la carrière des Grises, commune de Premilhat (Allier) ; gérant d’une coopérative ; militant communiste ; résistant.

Jean Mathé était le fils de Charles Mathé, ouvrier d’usine et de Rosalie Lemoine, domiciliés à Villars, commune de Domérat. Il se maria le 17 mai 1924 à Domérat avec Alphonsine Merlin née à Paris en 1903. Il fut dans les années 30 un responsable communiste du Montluçonnais, gérant de la coopérative « La Ruche montluçonnaise », une coopérative de consommation possédant plusieurs magasins de vente à Montluçon (Allier) et Domérat Il fut conseiller municipal de Domérat, dans la municipalité du maire Eugène Jardon de 1935 à 1939. Il fut suspendu de ses fonctions électives avec toute la municipalité (et le maire, également député communiste, arrêté) après la signature du pacte germano-soviétique et la dissolution du parti communiste par le gouvernement Daladier le 27 septembre 1939. Membre du parti communiste clandestin, il utilisa son domicile en périphérie de Montluçon pour entreposer tracts et journaux clandestins. En avril – mai 1942, responsable du Front National pour la région de Montluçon, il rencontra avec Louis Bavay responsable du parti communiste clandestin, George Marrane (alias Gaston) responsable national du parti qui vint leur demander d’ajouter la lutte armée à la propagande. Louis Bavay organisa la première organisation FTPF de l’Allier, groupe armé Montluçon-ville. Jean Mathé participa à plusieurs opérations de sabotage et aux manifestations interdites de Montluçon (comme celle du 6 janvier 1943 contre le départ des travailleurs requis du STO vers l’Allemagne). Il fut au printemps 1944 l’organisateur des Milices patriotiques.
Arrêté le 2 août 1944 à Brignat (commune de Domérat) par la SIPO-SD, il fut incarcéré à la caserne Richemont, interrogé et torturé. Il en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres civils également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive.
Une stèle et une rue portant son nom lui ont été consacrées à Domérat.
Son nom figure sur le monument aux morts de Domérat et sur la stèle commémorative de Prémilhat (Allier).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article178919, notice MATHÉ Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 2 mars 2016, dernière modification le 13 février 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES  : SHD Vincennes, GR 16 P 402846, dossier résistant Jean Mathé (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 593939, dossier Jean Mathé (nc). — André Touret Montluçon 1940-1944 : la mémoire retrouvée 2001 et interview au journal La Montagne 13 août 2013 — Gilles Lévy, Guide des maquis et hauts-lieux de la Résistance d’Auvergne, Paris, presses de la Cité, 1986, 190 p., p. 18 .— Robert Fallut, Naissance de la Résistance armée en Allier — Mémorial genweb, stèle commémorative de Prémilhat (Allier) relevé 20907. — Arch. Dép. Allier (état civil, recensement 1936).

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