POURTIER Marius, Annet

Par Huguette Juniet

Né le 24 septembre 1896 à Saint-Jacques d’Ambur (Puy-de-Dôme), mort sous la torture sans doute le 17 novembre 1943 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; instituteur public ; résistant membre du réseau Mithridate

Fils de paysan, Marius Pourtier aida très tôt ses parents et se consacra à l’agriculture. Grâce au dévouement de son instituteur, il reprit ses études, tout en travaillant dans la ferme familiale.
Survint la première guerre mondiale qui le mobilisa. Il participa à la guerre des tranchées et à la bataille de Verdun en 1916, blessé au « Chemin des Dames » en 1917 et intoxiqué par le gaz asphyxiant, il fut libéré en 1919.
Marius Pourtier obtint un poste d’instituteur public en 1921 à Cellule (Puy de Dôme), où il exerça aussi la fonction de secrétaire de mairie.
Ardent défenseur de la paix, il s’enrôla dans la résistance en 1942. Il adhéra avec son épouse et ses deux enfants (Yvette et Pierre) au réseau « Mithridate » dans le service de contre espionnage. Il était le chef local de ce groupe de résistance et détenait dans sa propriété à Pontmort, commune de Cellule, un dépôt d’armes d’origine anglaise. Il distribuait aux maquisards des tickets d’alimentation et des fausses cartes d’identité.
Il est cité par le lieutenant Henri Goudier, chef du 1er corps franc de Riom, relevant des Mouvements unis de la Résistance (MUR), comme des cadres de cette formation, chef de section, avec une date d’entrée au 1er mai 1943.

Depuis l’arrestation d’André Aalberg du réseau Mithridate le 10 octobre 1943 et suite à la saisie des archives, les services allemands étaient sur les dents et la répression contre les résistants s’accentuaient dans l’objectif de démanteler le réseau. André Aalberg mourut sous la torture le 15 octobre 1943 à Clermont-Ferrand.
De très nombreuses arrestations suivirent et c’est dans ce contexte, le 16 novembre 1943, suite à une dénonciation, que Marius Pourtier fut arrêté dans sa classe, par la Gestapo, sous les yeux de ses élèves dont certains sautèrent par les fenêtres. Il fut alors conduit enchainé à la prison militaire allemande du 92 à Clermont-Ferrand ou au siège de la Gestapo à Chamalières. Horriblement torturé la nuit suivante, il refusa lors de son interrogatoire de dévoiler les secrets de la Résistance, en tout cas les maquisards alentour ne furent pas inquiétés.
Les tortures infligées sur un homme de santé précaire, suite aux séquelles de la guerre de 1914-1918, entraînèrent son décès dans sa cellule.
Son corps, jamais retrouvé, aurait été enterré quelque part dans la campagne environnante de Clermont-Ferrand, mais sans plus de précisions.

Le 31 Août 2007, le groupe scolaire Marius Pourtier fut inauguré à Cellule (Puy- de- Dôme) commune où il a enseigné, en présence de sa fille Yvette Pourtier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179101, notice POURTIER Marius, Annet par Huguette Juniet, version mise en ligne le 8 mars 2016, dernière modification le 20 février 2022.

Par Huguette Juniet

SOURCES : SHD Vincennes, 19 P 63/24 : liste nominative des sous officiers de l’Unité, 1er corps franc de Riom. — SHD Vincenne, GR 16 P 489054, dossier résistant pour Marius Pourtier (nc). — AVCC Caen, AC 21 P 138546 et AC 21 P 650697, dossiers Marius Pourtier (nc). — Arch. Dép. Puy-de-Dôme, 908 W 496 : liste des fusillés, des massacrés dans la région du Puy-de-Dôme, 1er mars 1945 .— Archives Départementales du Puy-de-Dôme : 908 W 608 . — Les institutrices et les Instituteurs du Puy-de-Dôme en hommage à leurs Collègues “Morts pour la France” : Guerre de 1939-1945, 8 p. — Archives municipales de Cellule . — Gilles Lévy, François Cordet, À nous l’Auvergne ! Presses de la Cité . — Témoignages de son épouse déportée, rapatriée et de sa fille Yvette. — Extrait du discours de Monsieur le Maire de Cellule, lors de l’inauguration du Groupe scolaire. — État civil .

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