BRIANT Théogène. Pseudonyme dans la Résistance : Commandant Alex.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier et Jean Luc Stiver

Né le 20 juin 1897 à Dun-le-Poëlier (Indre), mort le 15 décembre 1980 à Châteauroux (Indre) ; entrepreneur de travaux publics ; militant communiste de l’Indre, commandant FTP, capitaine FFI.

Fils de Félix, Léon, Pierre Briant, cultivateur à Villebaslin, commune de Dun-le-Poëlier, et de Marie, Louise Defaix, son épouse. Son père travailla comme ouvrier charpentier, charron, carrier puis reprit la petite ferme de ses parents au hameau de Villebaslin. Il était anticlérical, socialiste et lecteur de l’Humanité. Théogène avait deux frères, l’aîné Marcel, né en 1896 mourut sur le front le 18 juillet 1918, le plus jeune, Siméon suivit le même itinéraire politique que Théogène. Les trois enfants travaillèrent comme domestiques de ferme dès l’âge de treize ans.
Théogène Briant avait obtenu le certificat d’études primaires ; il fut mobilisé en janvier 1916, fait prisonnier en juillet 1918, puis évadé et démobilisé en août 1919. Il adhéra au Parti communiste en janvier 1921 et créa en avril 1921 la section de Dun-le-Poëlier, qui comptait cinq personnes. Il en fut secrétaire quelques mois puis demeura simple membre, son frère Siméon Briant lui succédant comme secrétaire.
Marié à Marguerite Bougault le 20 mars 1922 à Anjouin (Indre) avec qui il eut 2 enfants, il devint entrepreneur de travaux publics mais il arrêta ce travail à la déclaration de la guerre suite à la mobilisation de son personnel et travailla alors comme cultivateur, avec son frère cadet Siméon, également résistant, à la ferme de Villebaslin. Il récupéra des armes dès le mois de juin 1940, reçut la visite d’Albert Dugénit pour la distribution de tracts en novembre 1940 ou au début de 1941.
En septembre 1942, Auguste Chantraine de Tendu (Indre) lui avait fourni des armes et du matériel de sabotage qui lui permirent de réaliser deux sabotages : en octobre 1942 le sabotage de la ligne à haute tension provenant du barrage d’Éguzon (Indre) qui fut le premier sabotage du nord de l’Indre, puis en novembre 1942, le sabotage de la ligne à haute tension de la SNCF qui alimentait la ligne électrifiée Paris-Orléans. Il participa à la réception de parachutages à partir de mai 1943, puis il organisa le premier maquis de l’Indre, en juin 1943, avec des jeunes qui refusaient le STO (Service de travail obligatoire en Allemagne) ; engagé dans les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) et devenu le « Commandant Alex », il fut le principal artisan de la Résistance FTPF dans le Nord de l’Indre et sera à l’origine de la création des Compagnies FTPF de Dun-le-Poëlier, de Poulaines, de Frédille et de Saint-Christophe-en-Bazelle dans le Nord de l’Indre. Théogène Briant représentait le département de l’Indre à la réunion majeure, le 16 novembre 1943 à Limoges, des responsables FTP de la R5 (Limoges) pour préciser les orientations des activités des FTP (sabotages et guérilla). A la suite de cette réunion, il délégua ses fonctions départementales en créant un triangle de responsables FTP avec Roland Despains comme responsable militaire. Il participa à de nombreux sabotages entre 1942 et 1944 et aux combats de l’été 1944. Il contribua aux premières dotations en armes de groupes FTP des départements limitrophes, transportées notamment par Roland Despains, Robert Beaudoin et « Jeannot » Bizeau .
Théogène Briant échappa de peu à la Gestapo qui venait l’arrêter le 1er juin 1944, et dut rejoindre le maquis, dans les bois, à partir de cette date ; son épouse fut arrêtée ce 1er juin 1944 à Châteauroux (Indre), transférée et emprisonnée en région parisienne puis libérée au mois d’août 1944 ; sa maison fut pillée en juin 1944 par les Allemands.
« Alex » participa à la bataille du 11 juin à Dun-le-Poëlier et ses environs, à l’accrochage avec l’ennemi le 21 juillet à Bué, commune de Bagneux (Indre) et le 5 août au château de la Roche, commune d’Anjouin (Indre). Membre de l’Etat major départemental des FFI de l’Indre avec le grade de commandant, membre du Comité départemental de Libération (CDL) à la Libération, il fut commandant de la place de Châteauroux (1944-1946).
Théogène Briant était un personnage charismatique, un homme de conviction. Après la guerre, il reprit son travail d’entrepreneur de travaux publics. Retraité, toujours domicilié à Dun-le-Poëlier, il mourut le 15 décembre 1980 à l’hôpital, 216 avenue de Verdun à Châteauroux.
Il fut homologué capitaine FFI. Il reçut la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 24 avril 1946, JO du 17 mai 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17918, notice BRIANT Théogène. Pseudonyme dans la Résistance : Commandant Alex. par Annie Pennetier, Claude Pennetier et Jean Luc Stiver, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 11 novembre 2021.

Par Annie Pennetier, Claude Pennetier et Jean Luc Stiver

SOURCES : n° 25 du registre des naissances de Dun-le-Poëlier et n°962 du registre des décès de Châteauroux. — Lettre de Théogène Briant, 17 décembre 1975. — SHD Vincennes GR 16 P 90406. — G. Guéguen-Dreyfus, Résistance Indre et vallée du Cher, 1970. — M. Jouanneau, L’organisation de la Résistance dans l’Indre. — Jean Luc Stiver Un Canton dans la Tourmente, 2001 et Maquis de Dun-le-Poëlier, 2015. — Notes de Michel Gorand. — Site Internet Mémoire des Hommes.

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