PONSONNET Georges, René.

Par Michel Thébault

Né le 27 novembre 1905 à Paris XIe arr. (Seine), exécuté sommairement le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; entrepreneur ; résistant réseau puis maquis Charles de l’Armée Secrète (AS).

Fils de Jean Pierre Ponsonnet et de Marie Victorine Souchon, Georges Ponsonnet eut une enfance et une jeunesse parisienne. Après un apprentissage d’ajusteur, il reprit des études pour devenir comptable. Employé de banque à Paris comme comptable, il était dans le même temps un sportif de haut niveau. Pratiquant plusieurs sports comme le tennis et la natation, il réalisa en athlétisme ses meilleures performances : en 1924, il fut sélectionné en demi-fond pour les Jeux Olympiques de Paris et il remporta en 1928 le championnat de France du 1000 mètres. A l’occasion de vacances en Poitou à Champagné-Saint-Hilaire, il fit la connaissance de Gilberte, Elisa Bibault qu’il épousa la 2 août 1930 à Paris où le couple s’installa.
En mai 1940, Mme. Ponsonnet, enceinte, décida de quitter Paris pour échapper aux bombardements et vint se réfugier chez ses parents à Champagné-Saint-Hilaire où son fils Jean Pierre naquit le 2 juin 1940. Ils y eurent un deuxième enfant, une fille, Yvette née à Champagné le 2 mai 1942. Après la défaite de juin 1940, Georges Ponsonnet s’installa à son tour à Champagné où, sans travail, il créa et développa une entreprise de carbonisation du bois (fabrication de charbon de bois pour alimenter les gazogènes), dans le bois des Coussières. Dans le même temps, il reprit des activités sportives, développant une section d’athlétisme et encadrant les jeunes dans le club de sport local. Ce fut à l’occasion de ces rencontres sportives qu’il rencontra au début de 1941, Charles Petignat dentiste à Poitiers (Vienne) avec lequel il s’engagea dans la Résistance au sein de ce qui allait devenir le réseau Charles appartenant à l’Armée Secrète (AS). Il se chargea de constituer un groupe de résistants sur le secteur de Champagné puis d’embaucher à partir de 1943, dans son entreprise qui connaissait une croissance rapide, les jeunes réfractaires du STO. En janvier 1944, grâce à l’action de Charles Petignat et de Georges Ponsonnet, s’organisa le maquis Charles. Deux parachutages d’armes et de matériels furent réceptionnés les 11 février 1944 et 10 août 1944, matériels dissimulés pour l’essentiel dans le secteur de l’entreprise de Georges Ponsonnet au bois des Coussières. De premières actions militaires furent entreprises : embuscades sur les routes et quatre sabotages de la voie ferrée Paris – Bordeaux.
Le dimanche 13 août 1944, le maquis Charles sous les ordres de Georges Ponsonnet participa à l’attaque conjointe de plusieurs maquis, contre le haras de Champagné-Saint-Hilaire où se trouvait une garnison allemande détenant des prisonniers de guerre coloniaux.Le maquis Charles qui n’avait pas eu le temps de mettre en œuvre les armes parachutées dans la nuit du 9 au 10 août fut placé en protection des autres maquis sur la route de Vivonne (Vienne). La garnison allemande retranchée et bien armée résista à tous les assauts, et eut le temps de faire prévenir à Poitiers le commandement allemand de l’attaque. Georges Ponsonnet lors d’un déplacement vers le bois de Coussières pour récupérer armes et munitions fut surpris par l’arrivée d’une forte colonne allemande de renfort. Blessé, il fut capturé et remis à une section du SIPO-SD qui accompagnait les renforts.Il fut conduit à l’est de Champagné, sur la route de Sommières, où les forces allemandes avaient découvert les véhicules cachés par les maquisards et ayant servi à leur transport. Confronté à un autre jeune résistant arrêté le même jour lors d’une mission de liaison, interrogé et torturé, il ne parla pas et fut exécuté le soir même sur la route de Sommières au lieu-dit le « Pré de la croix de l’homme ». Il fut inhumé au cimetière de Champagné-Saint-Hilaire.
Déclaré Mort pour la France, il fut fait lieutenant et décoré de la Croix de guerre 1939 – 1945 à titre posthume. Deux stèles furent après-guerre installées sur le lieu de son exécution. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Champagné-Saint-Hilaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179241, notice PONSONNET Georges, René. par Michel Thébault, version mise en ligne le 14 mars 2016, dernière modification le 15 février 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : État civil — Archives DAVCC Caen — Site Mémoire des Hommes — Notes Louis Vibrac — Louis Vibrac. « Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire ». Geste Éditions 2012 — site VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Témoignage de Mme Yvette Ponsonnet recueilli par Jacques Rigaudarticle La Nouvelle République 13 août 2012, « Yvette Ponsonnet tourne une page douloureuse » —mémorial genweb.

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