TORIBIO René

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 27 juillet 1912 au Lamentin (Guadeloupe), mort le 27 juillet 1990 au Lamentin ; instituteur, directeur d’école ; militant socialiste ; maire du Lamentin, conseiller général, sénateur de la Guadeloupe.

René Toribio
René Toribio

René Toribio effectua ses études dans l’enseignement primaire supérieur et, après l’acquisition des brevets élémentaire et supérieur, fut élève-maître à l’École normale d’instituteurs de la Guadeloupe. Il exerça comme instituteur dans différentes localités de l’île et devint directeur d’école au Lamentin.

Ayant participé à des activités de résistance, il fut élu maire du Lamentin en 1945. La Guadeloupe venant d’être départementalisée, il fut élu conseiller général et devint premier vice-président de l’assemblée départementale en 1947, avant d’être élu président en novembre 1953. Mais le préfet Brunel fit aussitôt invalider cette élection, ce qui provoqua la dissolution du Conseil général par un décret pris en conseil des ministres le 24 décembre 1953. Le Gouvernement de Joseph Laniel sanctionnait ainsi une assemblée jugée frondeuse car gagnée par des idées autonomistes. De nouvelles élections cantonales eurent lieu en octobre 1954 où Roger Toribio fut réélu et demeura président jusqu’en 1956, en bénéficiant des voix des conseillers communistes. Après cette date, il resta conseiller général jusqu’en 1967.

René Toribio avait rejoint le Parti socialiste SFIO en 1949 et contrôlait étroitement la fédération socialiste quand il en était le secrétaire, maire de Lamentin. Lucien Bernier, conseiller de l’Union française et conseiller général de Saint-François, protesta auprès de la direction du Parti en 1957 et demanda en vain la dissolution de la fédération, puisqu’il refusait la conciliation.

Candidat malheureux aux élections législatives de 1958, sous l’étiquette socialiste, dans la 2e circonscription de la Guadeloupe, il se présenta aux élections sénatoriales en avril 1959 sur la liste "Gauche d’union et républicaine pour la défense des intérêts de la Guadeloupe" et fut élu au second tour. Inscrit au groupe socialiste, il occupa la fonction de secrétaire de la Haute-Assemblée dès octobre 1960, mais ne fut pas très présent aux séances plénières, suivant prioritairement les dossiers concernant l’Outre-mer. Il fut battu aux élections de 1968. Il perdit également la mairie du Lamentin en 1971. Il s’était marié en septembre 1968 au Lamentin.

En 1972, René Toribio fonda le Parti socialiste guadeloupéen (PSG), après la scission de la fédération socialiste à la suite de la signature du programme commun de la gauche. Cette dissidence ne facilita pas sa campagne aux élections législatives de 1973 où il fut battu. Bien qu’ayant soutenu activement François Mitterrand lors de l’élection présidentielle de 1974, il refusa de rejoindre la fédération socialiste lors de sa reconstitution et maintint l’existence nominale de son parti. Sous cette étiquette originale, il fut réélu maire de Lamentin en mars 1989.

Il décéda le 27 juillet 1990. Son fils, José, lui succéda alors et prit sa suite dans la politique guadeloupéenne, en étant président du PSG, conseiller général du Lamentin à partir de 2011, maire du Lamentin de 1990 à 2014.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179287, notice TORIBIO René par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 15 mars 2016, dernière modification le 25 mai 2021.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

René Toribio
René Toribio

SOURCES : Arch. OURS, fédération de Guadeloupe. — Fondation Jean Jaurès, EF 12 971. — Notice biographique extraite du Dictionnaire biographique des parlementaires français (site du Sénat).

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