SAINT-JOUAN dit LÉGOUASSE Mathieu, Anne, Cyprien

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 11 avril 1884 à Garlin (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), exécuté sommaire le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; cheminot, retraité SNCF ; résistant réseau Alliance.

Mathieu Saint-Jouan était le fils de Romain Saint-Jouan dit Légouassé, cantonnier, âgé de 28 ans et de Honorine Biau-Guilhembet-Chicot, ménagère, âgée de 27 ans. Il se maria le 9 janvier 1909 à La Rochelle (Charente-Maritime) avec Marie-Louise Levron. Ils eurent trois enfants, Simone, Anne-Marie et Georges.

Mathieu Saint-Jouan exerçait la profession de cheminot et prit sa retraite de la SNCF à la veille de la déclaration de guerre.Il était domicilié aux Sables d’Olonne, 67, avenue d’Olonne. Il entra dans la Résistance comme agent de liaison et boîte aux lettres au réseau Alliance, sur la région Sud-Ouest "Hangar", secteur Vendée, avec le grade de sous-lieutenant chargé de mission 3e classe à la DGER. Il appartenait avec Auguste Blandin et Suzanne Cardineau au groupe des Sables d’Olonne dont l’objectif, comme celui des autres groupes Alliance de la côte atlantique, était de fournir aux Alliés des renseignements sur les installations allemandes le long du littoral et dans les ports de la côte. Dénoncés par un agent double travaillant pour la police de sûreté allemande, les agents de la région Sud-ouest furent arrêtés à partir du mois de décembre 1943, le groupe bordelais en premier début décembre puis en janvier 1944 les secteurs de La Rochelle et de la Vendée. Mathieu Saint-Jouan fut arrêté le 14 janvier 1944 et déporté en avril sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 29 avril 1944 et fut interné au block 10 avec les autres membres masculins du réseau dans des conditions de détention particulièrement dures : isolement, coups et privation de nourriture.

Devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Mathieu Saint-Jouan, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par groupes de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Il fut déclaré "Mort en déportation" par arrêté du 9 mai 2012.

Son nom figure sur le monument aux morts des Sables-d’Olonne (Vendée) et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).

Une rue des Sables d’Olonne porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179297, notice SAINT-JOUAN dit LÉGOUASSE Mathieu, Anne, Cyprien par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 16 mars 2016, dernière modification le 8 novembre 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : MémorialGenWeb. — Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé, Fayard 1968. — Mémorial de l’Alliance, 1948. — Auguste Gerhards, Tribunal du 3e Reic", Archives historiques de l’armée tchèque, à Prague, 2014. — État civil.

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