BEREGI (ou BEREGHI) François

Par Jean-Marie Guillon

Né le 6 novembre 1902 à Gior (Hongrie), exécuté sommairement le 18 juillet 1944 à Chaudon-Norante (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; maquis ORA (Organisation de résistance de l’armée).

Chaudon-Norante (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux résistants tués en juillet 1944
Chaudon-Norante (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux résistants tués en juillet 1944

Venu en France sans doute en 1924, habitant à Nice, juif d’origine hongroise, François Beregi avait fait la guerre de 1939-40 comme engagé volontaire dans la Légion étrangère. Probablement pour fuir l’occupation allemande et les rafles de juifs qui l’ont accompagnée à Nice en septembre 1943, il s’était replié à Thoard (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence), où son frère Jules avait créé un chantier forestier pour charbon de bois à Vaunaves (commune de Thoard), chantier travaillant pour la compagnie des mines de La Mure (Isère). Jules, qui avait échappé à l’arrestation le 13 mai 1944, était membre de l’ORA. Son chantier accueillait des réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) et des maquisards. Il aurait hébergé aussi des personnalités de la Résistance. François Beregi refusa d’être incorporé au 702e Groupement de travailleurs étrangers (GTE) qui se trouvait aux Mées (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence). Il aurait intégré le maquis en mai 1944. Il était marié à Rose Nove Fisher, elle-même d’origine hongroise qui était à la clinique d’Aiglun (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence) au moment où il fut arrêté à Castellard (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence) entre le 1er et le 3 juillet, lors de l’opération de ratissage menée par les Allemands contre le maquis des Duyes (Thoard). Torturé par la police allemande à la caserne Desmichels, à Digne (Basses-Alpes/Alpes-de-Haute-Provence), il en fut sorti le 18 juillet pour servir d’otage dans le convoi allemand qui entendait reprendre le contrôle de la Route Napoléon, tenue par les maquis. Six otages ont été abattus deux par deux à chaque accrochage avec les maquisards. François Beregi fut exécuté avec Élie Gerson sur la commune de Norante. Les corps des otages ont été laissés sur place pendant plusieurs jours sur ordre des Allemands.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179313, notice BEREGI (ou BEREGHI) François par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 16 mars 2016, dernière modification le 7 juillet 2022.

Par Jean-Marie Guillon

Chaudon-Norante (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux résistants tués en juillet 1944
Chaudon-Norante (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux résistants tués en juillet 1944

SOURCES : Arch. dép. Alpes-de-Haute-Provence 42W35.— Arch. Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945.— Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983. ⎯ Henri Joannet, Les Mées. Les Groupes de travailleurs étrangers lors de la Deuxième Guerre mondiale, Forcalquier, C’est-à-dire, 2022. — Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992.—Raymond Moulin, « Les opérations militaires dans le haut Verdon du 17 au 21 juillet 1944 », Annales de Haute-Provence n°311, 1er trimestre 1990.— Fernand Tardy, « Bonsoir, petite princesse bleue ». Secteur de Digne de l’Armée secrète, sous-secteur de Thoard, Le Chaffaut, Éd. Terradou, 1990.⎯ renseignements et documents Guy Reymond.

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