DELMAS Franck André

Par Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault

Né le 12 janvier 1900 à La Rochelle (Charente-Maritime) ; exécuté sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; armateur ; résistant réseau Alliance.

Franck Delmas était le fils de Camille Maurice Delmas, armateur, âgé de 33 ans et de Lucie Élisabeth de Visme, âgée de 22 ans, sans profession. Engagé volontaire en août 1918, à l’âge de 18 ans, il combattit pour la fin du conflit dans le 1° Régiment de cuirassiers. Du 26 novembre 1918 au 23 octobre 1919, il participa à l’occupation de l’Allemagne. Maréchal des Logis en septembre 1919, il fut temporairement renvoyé dans ses foyers en attendant l’appel de sa classe. Réaffecté en mars 1920 comme fourrier au 15° régiment de dragons, il fut définitivement libéré des obligations militaires en mars 1921. Revenu à La Rochelle, il fut auprès de son oncle Léonce Vieljeux, armateur et futur maire de La Rochelle, associé à la direction de l’entreprise d’armement maritime Delmas-Vieljeux. Il se maria le 12 juin 1923 à Paris 16e avec Charlotte Marie Joséphine Perret, âgée de 20 ans.
Léonce Vieljeux, colonel de réserve et profondément patriote refusa la défaite et intégra le réseau Alliance, entraînant avec lui ses proches (ses neveux Jean Chapron et Franck Delmas, son petit-fils le pasteur protestant Yann Roullet), des membres du personnel de son entreprise (Joseph Camaret, Franck Gardes) et des membres de la communauté protestante picto-charentaise dont il était membre, communauté restée fidèle à la République (Etienne Girard). Le réseau était sous la responsabilité de Christian De la Motte Rouge agent principal du secteur de La Rochelle, région Sud-Ouest « Hangar », il avait principalement pour objectif la surveillance de la côte atlantique et en particulier la surveillance du trafic de l’importante base de sous-marins de La Rochelle.
Franck Delmas s’engagea donc dans la Résistance et entra en janvier 1943 au réseau "Alliance", avec le matricule " N 54". Il était informateur pour la région Sud-Ouest « Hangar » (secteur Bordeaux-La Rochelle).
Dénoncés par un agent double travaillant pour la police de sûreté allemande, les agents de la région Sud-ouest furent arrêtés. Franck Delmas fut arrêté par la Gestapo le 14 mars 1944, en compagnie de son oncle, Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle, de Jacques Chapron et de Joseph Camaret, ingénieur en chef des chantiers Delmas-Vieljeux. Ils furent emprisonnés du 14 au 23 mars 1944 dans des cellules différentes à l’hôpital psychiatrique de Lafond, transformé en prison par les forces d’occupation. Le 23 mars, il fut transféré par chemin de fer, avec ses codétenus, à la prison de la Pierre Levée à Poitiers. Le 28 avril ils furent conduits vers Paris et déportés aussitôt sous la classification "NN" ("Nacht und Nebel"-"Nuit et Brouillard") à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où ils arrivèrent par le convoi du 29 avril 1944.
Devant l’avance alliée les 107 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Franck Delmas, furent sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.
Son nom figure sur le monument aux morts de la ville de La Rochelle et sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179326, notice DELMAS Franck André par Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault, version mise en ligne le 16 mars 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean Louis Ponnavoy, Michel Thébault

SOURCES : A.D 17 (État civil et registre matricule) — MémorialGenWeb. — Wikipédia "Réseau Alliance" et "camp de concentration de Natzweiler-Struthof". — Marie-Madeleine Fourcade "L’Arche de ¨Noé" Fayard 1968. — "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. tome 2 — Mémorial de l’Alliance, 1948.

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