FLEURY Louis, Clément

Par Daniel Grason

Né le 4 février 1901 à Paris (Xe arr.), tué le 26 août 1944 à Paris ; magasinier ; gardien de la paix ; brigadier des gardiens de la paix ; membre d’Honneur de la police ; F.F.I.

Fils de Louis, gardien de la paix et d’Elisabeth, Marie, Théophile, née Van Waeyenberge, naquit rue du Désir. La famille vivait rue Chanoinesse (IVe arr.), il alla à l’école primaire, décrocha le CEP. Il entra à l’âge de treize ans à la maison Nicolas 57 rue des Archives à Paris (IIIe arr.), cette société commercialisait des produits chimiques. Louis Fleury était magasinier, acquis des notions de comptabilité, devint chef magasinier à dix-neuf ans.
Incorporé le 10 avril 1921 au 155e Régiment d’Artillerie à pied à Strasbourg (Bas-Rhin), il fut libéré le 15 mai 1923 comme maître-pointeur. Louis Fleury était un homme de discipline, alors qu’il était sous les drapeaux, il s’exprima ainsi sur le sujet : « Bases de la discipline. La discipline faisant la force principale des armés, il importe que tout supérieur obtiennent de ses subordonnés une obéissance entière et une soumission de tous les instants ; que les ordres soient exécutés strictement, sans hésitation, ni murmure ; l’autorité qui les donne en est responsable et la réclamation n’est permise à l’inférieur que lorsqu’il a obéi ».
L’intérêt du service demande que la discipline soit ferme, il veut en même temps qu’elle soit fraternelle ».
Louis Fleury épousa le 3 juin 1922 Augustine, Marie, Antoinette Bersot en mairie du XIe arrondissement, le couple demeura 42 rue l’Orillon, puis 116 boulevard Davout (XXe arr.) deux enfants naquirent Raymonde en 1924 et Roger en 1929.
Louis Fleury écrivit le 1er juin 1923 au préfet de police, il postula un emploi de gardien de la paix, il débuta le 1er juillet 1923. Dans sa biographie rédigée le 1er août, après avoir fait part de son parcours, il concluait ainsi : « J’envisage l’avenir d’une façon sereine […] je tâcherai de donner entière satisfaction à mes chefs ; ce sera la meilleure façon de remercier la Préfecture de Police de m’avoir accueilli dans ses rangs ».
Toute sa carrière se déroula dans le XXe arrondissement. Il fut apprécié comme « un très bon gardien ». Nommé brigadier des gardiens de la paix au choix, ses supérieurs l’évaluèrent ainsi : « Vigoureux, du jugement et de l’expérience, apte au commandement, très dévoué, très consciencieux, mérite confiance, très bon gradé ».
Un défilé monstre de Parisiens et Parisiennes descendait les Champs-Élysées le 26 août 1944, le général de Gaulle était notamment accompagné des membres du Comité Parisien de Libération. Le brigadier Louis Fleury et des gardiens de la paix étaient de service au carrefour de l’avenue Friedland et de la rue Arsène-Houssaye (VIIIe arr.). Des coups de feu auraient été tirés des toits, Louis Fleury fut touché d’une balle dans la tête. Transporté à l’Hôtel-Dieu (IVe arr.), il y mourut.
Son inhumation se déroula le 28 août 1944 au cimetière parisien de Thiais (Seine, Val-de-Marne), exhumé Louis Fleury fut ré-inhumé le 17 novembre 1944 au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Une importante délégation de seize policiers de la police parisienne était présente.
Déclaré « Victime du devoir », Louis Fleury a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention «  Mort pour la France », il fut homologué F.F.I.
Son nom figure sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.). Une plaque a été posée sur le mur extérieur du commissariat du XXe arrondissement : « À la mémoire du Brigadier Louis Fleury Mort pour la France à la Libération de Paris le 26 août 1944 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179369, notice FLEURY Louis, Clément par Daniel Grason, version mise en ligne le 19 mars 2016, dernière modification le 28 octobre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 12. – SHD, Caen AC 21 P 185042. – Bureau Résistance : GR 16 P 225933. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. – État civil.
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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