THIVENT Roger, Pierre

Par Jean-François Poujeade

Né le 6 avril 1921 à Bruailles (Saône-et-Loire), mort le 22 février 2012 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; instituteur en Saône-et-Loire ; militant du SNI ; militant du PCF ; adjoint au maire de Chalon-sur-Saône (1977-1983)

Ses parents étaient agriculteurs. Roger Thivent naquit dans la ferme de son grand-père, une petite exploitation rurale de la Bresse. Ii était l’aîné de quatre frères, deux sœurs. En 1925, ses parents de Roger s’installèrent à Vincelles dans une exploitation d’environ sept hectares. À partir de l’âge de huit ans, il n‘alla plus à l’école que dans la période hivernale. Il devint enfant de chœur. En 1931, Ses parents, qui ne ne pratiquaient pas, devinrent fermiers à Châteaurenaud (17 hectares). Leur fils, lauréat au concours des bourses, entra à l’école primaire supérieure de Louhans (Saône-et-Loire) puis réussit au concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs de Mâcon en 1937. Instituteur à partir d’octobre 1940 à Sagy, il fut affecté en octobre 1941 dans un chantier de jeunesse à Rumilly (Haute-Saône). En mars 1942, il refusa la convocation au Service du travail obligatoire, se cacha dans une ferme de sa grand-mère à Bantanges, devient ouvrir agricole puis trouva du travail à Monptont. Il écouta Waldeck Rochet, ancien dirigeant communiste de la région, sur radio Londres. Sollicité par Charles Bernard , menuisier à Sagy, il entra dans un groupe de l’Armée secrète. Après le 6 juin, se forma un groupe FFI de 106 volontaires commandé par l’instituteur Jean Desautels alias Desmoulins, attaché au district de Beaufort du Pigeon. Thivent commanda un groupe de résistants. De santé fragile, il ne s’engagea pas dans l’armée comme son frère.

Thivent retrouva un poste d’instituteur au Fay. Il fut à la Libération un des membres de la direction départementale de la section du Syndicat national des instituteurs dans la Fédération générale de l’enseignement (CGT). Puis après s’étant prononcé en 1947 pour le maintien du SNI dans la CGT il demeura jusqu’en 1954 membre du conseil syndical de la FEN-CGT tout en étant membre de la Commission exécutive de la CGT. Dans le même temps, il resta membre du conseil syndical de la section départementale du SNI jusqu’en 1955. Secrétaire de la section cantonale du SNI, il redevint membre du conseil syndical, du bureau et du secrétariat (en 1962) de la section départementale du SNI à partir de 1961.

En décembre 1944, il s’inscrivit au Parti communiste français. Dans ce parti, il prit rapidement des responsabilités. puisqu’il est secrétaire de la section de Saint Germain du Bois dès 1945 ou 1946. Il sui it une école fédérale en février/mars 1947. Membre du comité de la fédération communiste de Saône-et-Loire, il participa au bureau fédéral en 1953-1954 avant de revenir seulement au comite fédéral jusqu’en 1966. En Bresse, le PCF réalisa alors des scores importants sous l’égide notamment de Waldeck Rochet, député, qui militait parmi les paysans dont, par tradition familiale, il connaissait bien les difficultés.

Thivent fut présenté à plusieurs élections cantonales où il obtint de bons scores (en 1949 à Beaurepaire-en-Bresse, en 1955 à Saint-Germain-du-Bois, en 1964 à Verdun-sur-le-Doubs et en 1985 à Chalon Ouest (877 voix, troisième position). Candidat suppléant d’André Faivre aux élections législatives de 1962 dans la circonscription couvrant la Bresse (le tandem devança la candidat SFIO au premier tour), il fut aussi candidat aux élections sénatoriales en 1986.

Muté à Chalon-sur-Saône en 1962, Roger Thivent devint directeur de l’école élémentaire de la cité populaire du Stade (jusqu’en 1976) où il résida jusqu’en 1967. Dès 1963, une note des RG le signala comme président des locataires de la cité Niepce. Dans les années 1960, membre du bureau de la section PCF de la ville, candidat aux élections municipales de 1977, il fut élu septième adjoint au maire chargé des affaires scolaires de 1977 à 1983 dans une municipalité dirigée par le socialiste Roger Lagrange. Réélu en 1983, il était seulement conseiller municipal.

Officier des Palmes académiques, il s’était marié le 23 avril 1946 avec la fille d’un instituteur Madeleine Gauthier, alors commis des PTT, qui devint directrice d’école maternelle. Le couple eut 3 enfants (deux filles et un fils). Ses obsèques furent civiles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179435, notice THIVENT Roger, Pierre par Jean-François Poujeade, version mise en ligne le 22 mars 2016, dernière modification le 22 mars 2016.

Par Jean-François Poujeade

SOURCES : Arch. Dép. Saône-et-Loire, 1239 W 226, note du 7 mars1964. — Archives du comité national du PCF. — Entretien avec Roger Thivent, le 27 juillet 1999 à son domicile de Chalon. — Nécrologie du 25 février 2012 (Chalon info). — Notes de Jacques Girault.

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