Par Jean Durin
Né le 29 octobre 1913 à Roanne (Loire), mort le 25 juillet 2007 à Saint-Avertin (Indre-et-Loire) ; professeur de russe ; militant communiste.
Fils d’un instituteur dans les classes élémentaires du lycée de Roanne, Jean Triomphe prépara aux lycées du Parc à Lyon, puis Henri IV à Paris, le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm et fut reçu en 1934. Germaniste, il commença à étudier le russe aux Langues orientales et effectua un stage linguistique à Moscou en 1936. Hébergé dans un bâtiment officiel, il se lia d’amitié avec Djelal Korkmassov, un des dirigeants de la révolution dans le Caucase, disparu en 1937, victime des purges. Reçu à l’agrégation des lettres en 1937, pensionnaire de la fondation Thiers, il commença une thèse sur le critique littéraire Vissario Grigorevits Bielinski, et entreprit la traduction de la correspondance entre Goethe et Bettina von Armin-Brentano.
Après sa mobilisation en août 1939 comme officier puis sa démobilisation à l’été 1940, Jean Triomphe s’occupa du soutien aux familles anglaises civiles regroupées à Saint-Denis par les Allemands. Puis il aida les prisonniers de la Résistance universitaire à Fresnes. En juillet 1943, il entra en contact avec les réseaux de résistance de la région lyonnaise. Après l’arrestation de Jean Moulin, sous le pseudonyme d’Édile ou de Paulette, il devint responsable adjoint, puis responsable de la section “Atterrissages et parachutages“ de la région R 1 (Rhône-Alpes, puis l’ensemble de l’ancienne zone non occupée) et participa à plus de 150 parachutages d’armes diverses.
Membre du Parti communiste français depuis la Libération, Jean Triomphe devint attaché de presse à l’ambassade de France à Moscou de 1945 à 1948. Dans ce cadre, il composa un rapport sur les études historiques en URSS en 1947 à partir de la presse. Il refusa en 1962 d’être le suppléant du candidat communiste aux élections législatives dans la 34e circonscription de la Seine (Neuilly-Puteaux).
Puis il enseigna le russe aux lycées de Lille, Pasteur à Neuilly (1953-1967) et, par la suite, à l’Institut des langues orientales, au lycée Janson de Sailly, enfin au département de langues (Derelvans) de l’Institut Charles V (Université de Paris 3). Retraité en 1973, il se retira en Normandie.
Jean Triomphe se maria en avril 1953 à Asnières (Hauts-de-Seine). Le couple eut deux enfants.
Militant de l’association France-URSS, Jean Triomphe organisa avec Léon Robel le premier voyage de lycéens français en URSS. Il continua, dans les années 1970, à organiser des stages de langue russe pour les lycéens français à Sotchi. Collaborateur de la revue Economie et Politique, il effectua plusieurs missions en URSS pour étudier l’agriculture soviétique, dont il livra un premier rapport publié par France-URSS en 1954. A la fin des années 1960, il faisait partie du collectif URSS de la section de politique extérieure du PCF.
Jean Triomphe mit au point une série de manuels sous le titre Le Russe vivant, avec Thérèse Rodier, puis composa avec elle, une anthologie sous le titre La Russie par les textes. En 1966, il entreprit avec le lexicologue soviétique Vladimir Gak et d’autres spécialistes, un Dictionnaire publié à Moscou et à Paris en 1991. Il commença avec Gak un dictionnaire russe-français. Depuis le décès de Gak (2005) et son décès, sa fille poursuivait son travail.
Par Jean Durin
ŒUVRES : Le fichier de la BNF comprenait en 2015 sept titres dont Goethe, Correspondance de Bettina à Goethe, Paris, Gallimard, 1942, 239 p (traduction). — Lénine, Œuvres, t. 2 (1895-1897), (participation à la traduction), Paris, 1958. — Le Russe vivant, 2e année, Paris, Éditions du Globe, 1964, 464 p. (avec T. Godier et I. Perper). — Dictionnaire franco-russe à l’usage des francophones, sous la direction de V.G. Gak et de J. Triomphe, Paris, Librairie du Globe, 1991, 1 055 p.
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Presse nationale. — Musée de la Résistance et de la Déportation, Lyon. — Site Internet : http://www.lalande2.com/articles.php?Ing=fr&pg=530.~— Notes de Jacques Girault.