BRIGAULT Émilien

Par Didier Sénécal, Justinien Raymond

Né le 15 septembre 1886 à Châtellerault (Vienne), mort le 6 décembre 1974 à Châtellerault ; artisan coiffeur puis représentant de commerce à partir de 1929 ; militant socialiste ; député d’Indre-et-Loire de 1924 à 1928 ; adjoint au maire de Tours de 1931-1939, 1944-1953.

Brigault, fils d’un plâtrier, quitta l’école primaire à treize ans, puis, deux ans plus tard, sa ville natale pour aller travailler à Paris de 1901 à 1907. Après son service militaire qu’il effectua en Algérie, il vint à Tours (Indre-et-Loire) en 1909 comme ouvrier-coiffeur, puis prit la boutique de son ancien patron à son compte, rue de la Fuye. Membre du syndicat de sa corporation depuis 1905, il entra au Parti socialiste SFIO en 1909 : il devint trésorier puis secrétaire du groupe de la Fuye. Il se maria à Mettray (Indre-et-Loire) en septembre 1912 ; il se remaria à Tours en janvier 1963.
Après la guerre qu’il fit au service de santé puis au 155e RI, il recommença à militer dans la section SFIO de Tours, adhéra à l’ARAC et il remplaça Delachaise en octobre 1919 au poste de secrétaire de la Fédération socialiste. Partisan du maintien de l’unité à tout prix, il fut l’orateur de la Fédération d’Indre-et-Loire au congrès de Tours (1920). Après la scission, il resta secrétaire de la Fédération SFIO de 1918 à 1928, de 1932 à 1934 et de 1945 à 1946. Il mena, dans les colonnes du Socialiste du Centre en 1921 et 1922, une polémique cordiale avec le communiste libertaire Alfred Mignon.
Resté sincèrement reconstructeur, il combattit la politique du Bloc des gauches. Mais il fut cependant élu député en 1924, cinquième sur la liste du Cartel par 40 461 voix sur 83 071 votants. Au cours de son mandat il rejoignit les positions de Paul Faure qu’il défendit tant qu’il continua à militer. Après son échec aux élections législatives de 1928 dans la 3e circonscription de Tours, avec 1 576 voix, derrière l’élu Émile Faure, 7 278, Brigault abandonna une grande partie de ses activités politiques, dont le secrétariat fédéral. Il reprit néanmoins cette fonction de janvier 1933 à août 1934 et resta membre de la CA fédérale après cette date. Il représenta sa Fédération au congrès SFIO de Marseille (1924), Grenoble (1925), Clermont-Ferrand (1926), Lyon (1927), Bordeaux (1930) et Avignon (1933).
Conseiller municipal de Tours de 1925, jusqu’en 1953, adjoint au maire de 1931 à 1939 puis de 1944 à 1953, il fut candidat aux élections législatives de 1936 dans la circonscription de Loches, recueillit 1 867 voix sur 18 157 inscrits et se désista pour le candidat radical. Enfin il collabora au Réveil au cours de l’année 1938. En décembre 1950, il avait démissionné de la SFIO.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article17949, notice BRIGAULT Émilien par Didier Sénécal, Justinien Raymond, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 14 avril 2020.

Par Didier Sénécal, Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Mun. Tours et Châtellerault. — Le Réveil d’Indre-et-Loire, 1919-1920. — Le Socialiste du Centre, 1921-1924. — Le Réveil, 1925-1938. — La Nouvelle République, 10 décembre 1974. — J. Jolly, Dictionnaire des Parlementaires. — Le Congrès de Tours, édition critique, op. cit. — Note de Jacques Girault.

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