MARTENS Germaine, dite la petite Germaine.

Par Renée Dresse - Lionel Vanvelthem

Née à Seraing (pr. et arr. Liège) en 1907, décédée à l’âge de 89 ans. Ouvrière, militante communiste, active lors de la grève des femmes de la Fabrique nationale d’Herstal (pr. et arr. Liège) en 1966.

Ouvrière à la canerie, communiste, Germaine Martens, dite la petite Germaine, est à deux ans de la pension lorsqu’elle s’engage, dès le premier débrayage du 9 février 1966, dans la grève des « femmes machines » de la FN qui revendique « À travail égal, salaire égal ».

Connue pour son franc-parler, s’exprimant presque exclusivement en wallon et très appréciée des autres travailleuses de l’usine, la petite Germaine est sans conteste avec Charlotte Hauglustaine (FGTB - Fédération générale du travail de Belgique) et Rita Jeusette (CSC - Confédération des syndicats chrétiens) l’une des principales meneuses de la grève qui durera douze semaines. Elle est sur tous les fronts : elle crée un drapeau à l’aide d’un balai et d’un chiffon rouge, fait le tour des divers ateliers où sont occupées les femmes afin de les sensibiliser à l’action en cours, les emmène manifester devant les bureaux de la direction, sur l’air de l’Internationale, distribue des tracts et harangue la foule des grévistes lors des manifestations et des assemblées à La Ruche, la maison du peuple à Herstal. Elle milite au sein du Comité d’action des ouvrières de la FN, créé le 21 février 1966, par des militantes et militants du Parti communiste wallon (tendance maoïste). Ce comité s’efforce de rallier au mouvement de grève d’autres usines comme les ACEC de Charleroi. Germaine Martens effectuera de nombreux déplacements en ce sens. Par la suite, elle fait partie des vingt-neuf femmes du comité de grève, mis en place officiellement lors de l’assemblée du 3 mars à La Ruche. Pour elle, si le résultat de la grève s’avère modeste (une augmentation salariale de deux francs septante-cinq), il est avant symbolique et ouvre la voie à la jeune génération.

Pensionnée en 1968, Germaine Martens reste fidèle à ses convictions, malgré des problèmes de santé (elle doit être soignée dans un sanatorium). Décédée à l’âge de 89 ans, elle est enterrée à Saint-Nicolas.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179504, notice MARTENS Germaine, dite la petite Germaine. par Renée Dresse - Lionel Vanvelthem, version mise en ligne le 23 mars 2016, dernière modification le 28 février 2020.

Par Renée Dresse - Lionel Vanvelthem

SOURCES : « La petite Germaine », dans Blog ROUGEs-FLAMMEs − Biographies réalisées par l’IHOES (Seraing) dans le cadre de l’exposition « Femmes en colère », janvier-février 2016 − COENEN M.-Th., La grève de la FN en 1966. Une première en Europe, Bruxelles, réédition, 2016 (Les carnets du CARHOP) − TONDEUR M., « Qui est la petite Germaine ? Portrait d’une femme de tête à la tête des femmes en grève », Dynamiques. Histoire sociale en revue, n°0, décembre 2013 [En ligne].

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