DAUMAS Adrien, Célestin, Valentin

Par Christian Chevandier et Jean-Marie Guillon

Né le 6 juillet 1918 à Robion (Vaucluse), exécuté sommairement le 23 juillet 1944 à Thorame-Haute (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; gendarme.

Beauvezer (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux gendarmes de Colmars-les-Alpes
Beauvezer (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux gendarmes de Colmars-les-Alpes

Fils d’Antonia Granier, repasseuse et d’Alexandre Daumas, tonnelier, qui est décédé en 1918 avant la naissance de son fils, adopté comme pupille de la nation par un jugement du tribunal d’Avignon de mars 1920. Il s’est marié en janvier 1941 avec Jeanne Mathieu ; un enfant naquit en novembre 1944 et décéda à l’âge de 11 mois. Après un service militaire de 3 ans comme aviateur de 2ème classe, Adrien Daumas s’engagea dans la gendarmerie en mai 1943, suivit une formation de 7 mois à l’école préparatoire de gendarmerie de Romans, puis eut en décembre 1943 sa première affectation à la brigade territoriale de Colmars (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) de la compagnie de gendarmerie des Basses-Alpes. Il a participé avec ses collègues à la cérémonie patriotique du 14 juillet 1944 organisée par les maquisards de l’Organisation de résistance de l’Armée (ORA). Les troupes allemandes tentaient de reprendre le contrôle d’un secteur tenu par les maquis depuis le mouvement insurrectionnel qui avait suivi le débarquement du 6 juin en Normandie. Elles se heurtèrent le 18 juillet aux barrages établis par la Résistance entre Thorame-Haute et Colmars et eurent des pertes. C’est en représailles que les Allemands prirent le 20 juillet une vingtaine d’otages, tous libérés sauf les quatre gendarmes de Colmars qu’après un simulacre de libération ils exécutèrent à 9 h. du matin non loin du lieu du combat, dans la carrière du pont d’Ondres.
Un monument commémoratif à leur mémoire fut inauguré le 30 juillet 1945 et une plaque fut apposée sur la gendarmerie de Colmars. Le corps d’Adrien Daumas fut transporté à Robion où ses obsèques eurent lieu fin décembre 1944 en même temps que celles de Jean-Henri Fossier, fusillé par les Allemands à Saint-Saturnin d’Apt le 1er juillet 1944. Son nom a été donné à une rue de Robion. Il a obtenu la mention « mort pour la France » par ordonnance du 9 novembre 1945 et a été décoré de la médaille militaire à titre posthume en 1959.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179510, notice DAUMAS Adrien, Célestin, Valentin par Christian Chevandier et Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 23 mars 2016, dernière modification le 29 novembre 2021.

Par Christian Chevandier et Jean-Marie Guillon

Beauvezer (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux gendarmes de Colmars-les-Alpes
Beauvezer (Alpes-de-Haute-Provence), stèle aux gendarmes de Colmars-les-Alpes

SOURCES : Fiche sur la carrière militaire transmise par MM. Benoît Haberbusch et Sébastien Horner. Archives municipales de Robion (Vaucluse) et état-civil de la commune de Thorame-Haute. –Jean Garcin, De l’armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence 17 juin 1940-20 août 1944, Digne, 1983.— Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992.— Raymond Moulin, « Les opérations militaires dans le haut Verdon du 17 au 21 juillet 1944 », Annales de Haute-Provence n°311, 1er trimestre 1990. [Certains ouvrages ou plaques commémoratives donnent des dates différentes pour la prise d’otage et l’exécution ; nous mentionnons celles de l’état-civil et des archives de la gendarmerie]

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