GATHELIER Gaston, Noël, Lucien

Par Daniel Grason

Né le 1er octobre 1898 à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), mort le 20 août 1944 à Paris (VIIIe arr.) ; homme d’équipe aux chemins de fer, machiniste, sous-brigadier des gardiens de la paix ; F.F.I.

Gaston Gathelier.
Gaston Gathelier.

Fils d’Augustine Gathelier, sans porfession, et de père inconnu, Gaston Gathelier grandit dans le village de Saint-Dié, il alla à l’école primaire, obtint son certificat d’études à l’âge de douze ans, classé deuxième du canton avec comme prix, dix francs qui furent déposé sur un livret de Caisse d’épargne. Bon élève, il apprenait facilement, quand il quitta l’école pour travailler chez le boulanger du village, l’instituteur lui exprima son regret. Il resta à la boulangerie jusqu’à son départ au service militaire.
Incorporé au 3ème dépôt des Équipages de la Flotte à Lorient(Morbihan) le 1er mai 1917, il était dirigé deux mois plus tard sur la base navale de Brest (Finistère). Gaston Gathelier suivit des cours de formation de fusilier-marin. Breveté, il embarqua en janvier 1918 sur le croiseur Cassard, il a été libéré avec le grade de quartier-maître. Il fit trois ans de service militaire, fut décoré de la Croix du combattant et de la médaille interalliée.
Gaston Gathelier épousa le 15 novembre 1920 à Saulieu (Yonne) Solange Sougère, bobineuse, monteuse, originaire de l’Yonne, le couple habita à Auxerre, la ville préfecture au 9 rue de la Marine, un fils naquit en novembre 1921. Il travailla cinq ans à 130 kilomètres de là, à la gare de Blaisy-Bas en Côte-d’Or, en tant qu’homme d’équipe à la compagnie Paris-Lyon-Marseille (PLM), puis machiniste aux usines Guillet.
Il sollicita un emploi de gardien de la paix auprès du préfet de police de Paris en 1923 et 1925, faisait part très modestement de son parcours militaire. Il l’informait qu’un membre de sa famille était agent cycliste dans le XIIe et XVIe arrondissement et que son frère Albert Gathelier était Garde républicain logé à la caserne Mouffetard.
Il commença le 1er mars 1926 à la Compagnie école, un exercice d’écriture « Circulaire en date du 27 août 1921  » fut effectué sous la dictée, le contenu ne manquait pas d’intérêt : « Le personnel de la Préfecture de Police étant rétribué par la collectivité, doit s’abstenir des travaux qui concerne le commerce et l’industrie.
Pour des raisons de tenue il doit s’abstenir également des travaux dont la nature est incompatible avec la dignité de ses fonctions et de ceux qui sont susceptibles de porter atteinte à son indépendance ». Sont cités les cumuls d’emplois dans le commerce et l’industrie, « Sont interdits le travail en atelier, boutique et magasins, les emplois de porteurs aux Halles… ».
Le couple Gathelier demeura 70 avenue Jean-Jaurès à Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine). Gardien cycliste au début, la carrière de Gaston Gathelier se déroula sans aucun accroc dans le XIVe arrondissement. En janvier 1941 avec un collègue, il arrêta trois cambrioleurs qui fracturaient la porte d’entrée de l’usine Astier, deux hommes, le père et le fils étaient des repris de justice condamnés à plusieurs reprises pour « vols » et « outrages à agents ».
Très bien noté 17 sur 20, apprécié comme un « Très bon gardien, intelligent, actif, discipliné », à la ligne « Désirs ou préférences exprimés par l’intéressé » il écrivit en 1942 « Néant ». En écho le commissaire probablement désabusé nota : « N’a malheureusement pas d’ambition ».
Le 19 août 1944 Gaston Gathelier aurait participé à des actions de défense de la préfecture de police. Vers 21 heures avec son collègue André B… il regagnait le Central du XIVe arrondissement, vers 21 heures à l’angle des rues d’Assas et Vavin (VIe arr.), il fut grièvement blessé à la cuisse par une balle de mitraillette tirée par une sentinelle allemande. Transporté à la Maison de Santé des gardiens de la paix il y mourut le lendemain, son collègue également blessé fut amputé d’une jambe.
Ses obsèques eurent lieu le 25 août au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis), exhumé, il fut ré-inhumé le 9 septembre 1944 au cimetière de Montrouge. Son nom figure sur la plaque commémorative aux côtés des déportés, fusillés et résistants dans le hall de la mairie du XIVe arr., sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.).
Déclaré « Victime du devoir », Gaston Gathelier a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945), et nommé brigadier à la date du 20 août 1944. Le ministère des Anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France », il fut homologué F.F.I. et résistant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179515, notice GATHELIER Gaston, Noël, Lucien par Daniel Grason, version mise en ligne le 29 mars 2016, dernière modification le 5 novembre 2018.

Par Daniel Grason

Gaston Gathelier.
Gaston Gathelier.

SOURCES : Arch. PPo. KC 16. – SHD, Caen AC 21 P 191473. – Bureau Résistance : GR 16 P 245669. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil en ligne cote 34-66192 - 1898, vue 9.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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