BRIGOULEIX Alice [née DESSAGNE Alice, Isabelle, Céline]

Fille d’un maréchal des logis dans les Dragons, originaire de Saint-Léonard-de-Noblat, Alice Dessagne entra à l’École normale d’institutrices de Limoges en 1915 et effectua une quatrième année à l’École normale de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Elle réussit le concours d’entrée à l’École normale supérieure (lettres) de Fontenay-aux-Roses en 1920. Après y avoir aussi obtenu un certificat de gymnastique, elle fut nommée professeur intérimaire à l’École normale de Tulle en 1922, puis après une année comme professeur à l’école primaire supérieure de Nantes, elle revint à l’EPS de filles de Tulle. Elle épousa Martial Brigouleix, professeur, en août 1924 à Saint-Léonard. Son mari venait de sortir de l’École normale d’instituteurs de Tulle et enseignait à l’école militaire technique de la ville qui venait de se créer. Ils eurent deux enfants.

Alice Brigouleix enseignait les lettres et l’histoire. Elle devint professeur (lettres-anglais) à l’École normale d’institutrices de la préfecture de la Corrèze. Quand celle-ci fut fermée, elle devint « maîtresse d’éducation générale » à l’EPS et fut volontaire pour le stage des maîtres et maîtresses d’éducation générale à Antibes (29 mars-4 avril 1942). Après avoir refusé d’être candidate à la direction de l’EPS d’Excideuil, elle posa sa candidature pour la direction du collège de Tulle en avril 1943. Un avis défavorable fut transmis par le rectorat en raison de l’ancienne appartenance de son mari à la franc-maçonnerie. Ce dernier, révoqué en 1942, entra dans la Résistance, fut arrêté le 17 avril 1943 par la Gestapo, emprisonné au fort de Romainville, et fusillé comme otage au Mont-Valérien, le 2 octobre 1943.

Alice Brigouleix obtint une majoration d’ancienneté en 1954 pour son action dans la Résistance. Militante de l’Union des femmes françaises, elle siégea au Comité départemental de Libération et fut candidate sur la liste communiste aux élections à l’Assemblée constituante d’octobre 1945.

Elle avait obtenu sa mutation pour le collège moderne municipal Edgar Quinet à Paris où elle remplaça Emilie Lefranc, déplacée d’office en octobre 1944. Elle était membre du conseil intérieur du collège en 1951 et y demeura jusqu’à sa retraite en 1962.