BARBE Guillaume.

Par Renée Dresse

Haccourt (aujourd’hui commune de Oupeye, pr. et arr. Liège), 25 mai 1910 – Herstal (pr. et arr. Liège), 16 février 1999. Ouvrier métallurgiste puis permanent syndical interprofessionnel puis à la Fédération - socialiste - des métallurgistes.

Guillaume Barbe est un ouvrier métallurgiste qui, après des études moyennes et professionnelles, a été occupé dans plusieurs entreprises du bassin industriel de Liège. Il s’affilie au Parti ouvrier belge (POB) en 1924. Il est secrétaire du comité des Jeunes gardes socialistes de Hallembaye (hameau de Haccourt) de 1926 à 1932, délégué des « Jeunes » à la Centrale BBID. De 1930 à 1931, il effectue son service militaire.

À son retour de l’armée, Guillaume Barbe reprend ses activités syndicales. De 1931 à 1933, il est le deuxième délégué à la Centrale BBID, puis en 1934, délégué et sectionnaire BBID aux Ateliers de réparation Hallet et Poismans à Liège. De 1936 à 1940, il est délégué puis premier délégué de la Confédération générale du travail (CGT - organisation interprofessionnelle remplaçant la Commission syndicale en 1937) - Centrale des métallurgistes aux Ateliers Dehousse à Hermalle-sous-Argenteau (aujourd’hui commune de Oupeye).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il fait partie de la résistance armée de 1941 à 1945, Guillaume Barbe est délégué du Mouvement syndical unifié (MSU) de 1943 à 1945. Il est responsable du MSU à l’usine Dehousse, Lauffer, CER et ciments liégeois.

En 1945, Guillaume Barbe est nommé permanent de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB qui remplace la CGT) pour le secteur de la Basse-Meuse. En 1948, il devient ensuite secrétaire propagandiste de la Fédération syndicale des métallurgistes de la province de Liège - régionales de Herstal et de la Basse-Meuse puis en 1951 des régionales Liège, Herstal et la Basse-Meuse. En 1962, il est nommé secrétaire professionnel de la Fédération provinciale.

Devenu secrétaire général adjoint de la Fédération syndicale des métallurgistes de la province de Liège en 1965, Guillaume Barbe est un des responsables syndicaux, avec son collègue Eugène Ruth et Jean Braham, permanent de la Centrale chrétienne des métallurgistes de Belgique, à intervenir lors de la grève des « femmes-machines » qui dure trois mois, de février à avril 1966. Cette grève a pour objectif l’application du principe « À travail égal salaire égal ». Concrètement les ouvrières demandent une augmentation salariale de cinq francs. Barbe préside l’assemblée générale du 17 février convoquée par le front commun syndical FGTB-CSC (Confédération des syndicats chrétiens) à la Ruche (maison du peuple) à Herstal (pr. et arr. Liège). C’est lui qui, lors de l’assemblée du 28 février, propose la mise en place d’un comité de grève qui servira de lien entre les grévistes et les organisations syndicales. Ce comité sera fondé officiellement le 3 mars suivant : Charlotte Hauglustaine (FGTB) en est la présidente et Rita Jeusette (CSC), la secrétaire. Ce mouvement se termine sur une relative réussite (augmentation de deux francs septante-cinq) mais marque le début de la mobilisation des femmes et des organisations féminines en faveur de l’égalité salariale et de la promotion de la femme dans la société en général.

En 1969, Guillaume Barbe devient le secrétaire général de la Fédération syndicale des métallurgistes de la province de Liège.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179591, notice BARBE Guillaume. par Renée Dresse, version mise en ligne le 24 mars 2016, dernière modification le 7 mai 2021.

Par Renée Dresse

SOURCES : Combat, 13 février 1969 – Biographies réalisées par l’IHOES (Seraing) dans le cadre de l’exposition « Femmes en colère », janvier-février 2016 – DELFORGE P., « Barbe Guillaume », dans DELFORGE P., DESTATTE P., LIBON M. (dir.), Encyclopédie du mouvement wallon, t. I, Charleroi, 2000 – COENEN M.-Th., La grève de la FN en 1966. Une première en Europe, réédition, Bruxelles, 2016 (Les carnets du CARHOP).

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable