RAHMATO Dessalegn

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Born in Nazreth (Adama) in 1940, Dessalegn Rahmato completed his primary school there, before starting his secondary education in General Wingate School in Addis Ababa, one of the most prestigious elite schools which were selecting the best students all over the country. He entered Addis Ababa University College but dropped out after one year. In late 1963, he left Ethiopia for the United State of America, where he studied political science in Antioch College in Yellowsprings, Ohio, thanks to a USAID scholarship. Although he did not choose the place he was sent to, he entered a college practising progressive egalitarian pedagogy with a long tradition of student activism and radicalism in left politics. There, he discovered the Civil Rights movement, and attended meetings and demonstrations against the Vietnam War. From 1964 to 1971, he joined the Ethiopian Student Association in North America (ESUNA), most notably as the editor of Challenge. He was in charge of collecting and editing articles in this journal, and was himself the author of many articles (Dessalegn 1970). He was instrumental in the attempts to create an all-African student association in the USA, but was disappointed by the lack of radical thinking from other African students. He maintained strong links with Iranian students movement in the USA, attending their meetings and demonstrations, as both Ethiopian and Iranian students considered that the political and social conditions of their respective countries were quite similar. He was one of the first members of Mei’son, but didn’t attend the creation congress that took place in Hamburg in early August 1968. His involvement in the student movement and in politics became increasingly distant from 1971 onwards. The split inside ESUNA that took place in 1971 was one of the main reason for his withdrawing from open political activity. Together with Andreas Esheté, Tamrat Kebede, Henok Keflé, Haylé Merqoryos, Alem Habtu and Meles Ayelé, he left the MEISON in February 1973 (Andargachew 2000) [1] . After graduating from Antioch College, he stayed in the USA to teach, before coming back to Ethiopia in early 1975 when he took a lecturer position at Addis Ababa University’s Social Science Faculty. He entered an academic carrier, working on agrarian and land issues, agricultural policies and on the relationship between the peasantry and the state (Dessalegn 1984 ; 1993, 2004, 2009, 2014). In 1985, he was sent, together with other Social Science Faculty staff and students, to the Mettekel area, with the aim of assisting peasants resettled in this region within the framework of the resettlement programme implemented by the Derg. He used this experience to produce in-depth analysis of resettlement programmes in Ethiopia. In 1997, he founded with other scholars the Forum for Social Studies, a research centre located in Addis Ababa. He re-enters the public debate to denounce harmful effects of the government’s agricultural and land policies (Dessalegn 2011)

Né à Nazreth (Adama) en 1940, Dessalegn Rahmato poursuit ses études primaires dans cette même ville, avant d’intégrer l’école General Wingate School à Addis-Abeba, un des plus prestigieux établissements d’élites qui sélectionnent les meilleurs élèves du pays. Il entre ensuite au Addis Ababa University College mais quitte ce cursus après un an. Fin 1963, il se rend aux Etats-Unis, étudier la science politique au Antioch College, à Yellow Springs, dans l’Ohio, grâce à une bourse de l’USAID. Cet établissement d’accueil qu’il n’a pas choisi se trouve être une institution pratiquant une pédagogie basée sur l’égalité, progressiste, et héritière d’une longue tradition de militantisme social et de radicalisme. Il y découvre le mouvement américain des droits civils, et participe à des réunions et manifestations contre la guerre du Vietnam. De 1964 à 1971, il s’implique dans l’Ethiopian Student Union in North America (ESUNA), notamment en tant qu’éditeur de la revue Challenge. Il rassemble et édite les articles, tout en écrivant lui-même de nombreux textes. Impliqué dans les tentatives de création d’une association étudiante regroupant les étudiants africains présents aux Etats-Unis, il est déçu et découragé par l’absence de positions radicales chez ces derniers. Il entretient des liens marqués avec les étudiants iraniens organisés aux Etats-Unis, participant à leurs réunions et manifestions. Les étudiants éthiopiens et iraniens trouvent de fortes similarités entre les conditions politiques et sociales de leurs pays respectifs. Il est l’un des premiers membres du MEISON, bien qu’absent au congrès de création du parti, à Hambourg, début 1968. A partir de 1971, son implication dans le mouvement étudiant est beaucoup plus distante. Il attribue son retrait du militantisme à la scission au sein de l’ESUNA qui a lieu la même année. Avec Andreas Esheté, Tamrat Kebede, Henok Keflé, Haylé Merqoryos, Alem Habtu et Meles Ayelé, il quitte le parti en février 1973 (Andargachew 2000) [2] . Une fois diplômé de l’Antioch College, il reste aux Etats-Unis pour enseigner, avant de rentrer en Ethiopie au début de l’année 1975, comme maître de conférences dans le département de sciences sociales de l’Université d’Addis-Abeba. Dès lors, il s’investi dans une carrière académique, en travaillant sur des questions agraires et foncières, les politiques agricoles et les relations entre la paysannerie et l’Etat en Ethiopie (Dessalegn 1984, 1993, 2004, 2009, 2014). En 1985, il est envoyé, avec les étudiants et d’autres membres du personnel de la faculté de sciences sociales, dans la zone de Mettekel, avec pour but d’aider les paysans réinstallés dans le cadre du programme de réinstallation d’urgence mis en place par le Derg. Il met ce séjour à profit pour produire une analyse détaillée des échecs des programmes de réinstallation en Ethiopie (Dessalegn 1988 ; Dessalegn 2003). En 1997, il crée avec d’autres chercheur-e-s le Forum for Social Studies, laboratoire de recherche indépendant basé à Addis-Abeba. Il participe à nouveau au débat public depuis 2011 pour dénoncer les conséquences néfastes des politiques agraire et foncière du gouvernement (Dessalegn 2011).