VANHOVE Marcel, Gustave, Auguste

Par André Caudron

Né à le 6 janvier 1908 à Saint-Pol-sur-Mer (Pas-de-Calais), mort le 13 février 1962 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) ; employé, syndicaliste, responsable du Témoignage chrétien clandestin.

Fils d’un employé de chemin de fer, employé lui-même, militant de la JOC et de la CFTC (1928), il fut nommé affecté spécial en 1939. Sous les bombardements de Dunkerque, il perdit son frère, sa belle-sœur et leurs deux enfants. Il s‘efforça de réunir des militaires en juin 1940 puis se réfugia à Toulouse (Haute-Garonne). Il y devint chef d’entrepôt de la Compagnie industrielle des pétroles. Dès juillet, il prit part à des regroupements de chrétiens sociaux et d’adhérents du Parti démocrate populaire (PDP). Ceux-ci entendaient lutter contre « l’Ordre nouveau » et la « nazification ». Marcel Vanhove se fit l’intermédiaire entre ces militants et les syndicalistes chrétiens qu’animait Jean Brodier. Au premier rang des mécontents, on l’entendit s’élever contre un sermon de l’abbé Thellier de Poncheville qui se félicitait de l’armistice.

Fin décembre, Marcel Vanhove entra en relation, à Montpellier, avec Pierre-Henri Teitgen et le journal Liberté dont il fut chargé d’organiser la diffusion dans le Toulousain. Paul Vignaux, du SGEN-CFTC, lui présenta Pierre Bertaux, futur commissaire de la République. Vanhove, alias « Lacour », allait alors faire partie, avec Jean Cassou et quelques autres, du premier groupe d’action paramilitaire en zone Sud, le « réseau Bertaux » qui disposa, grâce à lui, de dix mille litres d’essence prélevés clandestinement dans les stocks de son entreprise. Il anima aussi à Toulouse les mouvements « Combat » et « Libérer et fédérer », et assura dès novembre 1941 la diffusion du Témoignage chrétien en liaison avec Pierre Dumas, François-Xavier Reille-Soult, Charles d’Aragon et Edmond Michelet.

Arrêté en décembre, condamné à dix-huit mois de prison, Marcel Vanhove put s’échapper de la prison militaire de Lodève (octobre 1942) et gagner Lyon. Pierre-Henri Teitgen lui proposa de travailler pour Témoignage chrétien. Le RP Pierre Chaillet lui confia dès lors l’inspection des réseaux de propagande du journal clandestin. Il fit sa première tournée en mars 1943, souvent à bicyclette, dans la zone Sud. En juin, il fut envoyé en zone Nord où il travailla avec Marcel Colin à Paris. Dans la zone interdite, ensuite, il rencontra René Théry, professeur à la Faculté libre de droit de Lille, Jules Leclercq, secrétaire du Comité départemental de libération du Nord, et l’avocat démocrate chrétien Marcel Hénaux qui allait mourir en déportation à Dachau (Allemagne). Au lendemain de la guerre, Marcel Vanhove, père de sept enfants, devint liquidateur national du mouvement « Témoignage chrétien ».

Marcel Vanhove s’était marié le 4 avril 1931 à Saint-Pol-sur-Mer avec Germaine, Alice, Victorine Gesquière.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179701, notice VANHOVE Marcel, Gustave, Auguste par André Caudron, version mise en ligne le 3 avril 2016, dernière modification le 7 avril 2016.

Par André Caudron

ŒUVRE : Pour servir à l’historique du T.C. clandestin, 1946.

SOURCES : Renée Bédarida, Les Armes de l’Esprit - Témoignage chrétien (1941-1944), 1977. — Henri Noguères, Marcel Degliame-Fouché, Jean-Louis Vigier, Histoire de la Résistance en France, Robert Laffont, t. I, II, 1967, 1969. — Pierre Bertaux, Libération de Toulouse et sa région, Hachette, 1973. — André Caudron, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, IV. Lille-Flandres, Beauchesne et Université Lille 3, 1990. — Notes de Louisette Battais.

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