VALAX Georges, Eugène

Par Jacques Girault

Né le 11 février 1908 à Couffouleux (Tarn), mort le 8 mars 1999 à Lavaur (Tarn) ; instituteur dans le Tarn ; militant syndicaliste ; militant communiste

Fils d’un cultivateur, propriétaire d’une petite exploitation de cinq hectares, qui était en même temps ouvrier électricien, socialiste devenu communiste en 1920, Georges Valax reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir été reçu au certificat d’études primaires, élève pendant une année du cours complémentaire de Rabastens, il fréquenta l’école primaire supérieure de Lavaur et entra en 1923 à l’École normale d’instituteurs de Toulouse (Haute-Garonne) dans la section du Tarn. Titulaire du brevet supérieur, il fut instituteur dans le Tarn (Castanet, Rayssac, Lacougotte-Cadoul où il fut secrétaire de mairie, Saint-Sulpice à partir de 1937).

Georges Valax adhéra au Syndicat national (CGT) en 1926 tout en étant membre du Syndicat unitaire de l’Ariège par « affinités politiques » pour René Garmy. Lecteur de L’École émancipée depuis 1926, fondateur d’un groupe de jeunes en 1929, il entra au conseil syndical de la section du Tarn du SNI. Il fut délégué à quelques congrès de la FUE et du SNI. Gréviste le 12 février 1934, actif dans la lutte contre le fascisme, il adhéra au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes dès sa formation ainsi qu’au comité Amsterdam-Pleyel. Il devint le secrétaire pédagogique de la section du Tarn. Mais blâmé pour son action en faveur de l’Espagne républicaine, il démissionna de cette responsabilité en novembre 1936. La grève prévue pour le 30 novembre 1938 fut annulée la veille par le conseil syndical. Valax fut un des huit instituteurs grévistes dans le Tarn et fut sanctionné d’une retenue de huit jours de salaire. Il participa aux souscriptions et à l’accueil des réfugiés espagnols.

Georges Valax collabora à un manuel pour les classes primaires publié par la section départementale du SNI sur l’histoire et la géographie du Tarn.

Dans les années 1930, Georges Valax, pendant ses vacances, aidait son père cultivateur et pendant quelques jours partait à bicyclette sur les routes de France utilisant le réseau des auberges de jeunesse. Il fut aussi, avec le concours du SNI, le fondateur de l’AJ du Sidobre dans le Tarn.

Né dans une famille communiste, Georges Valax adhéra au Parti communiste en 1931. Aux élections de 1936, il vota au premier tour pour le candidat socialiste SFIO afin qu’il puisse devancer le candidat radical, peu engagé dans le Front populaire qui arriva en tête du premier tour. Les communistes lui reprochèrent ce vote non conforme à la discipline du Parti. Actif militant, devenu hostile aux analyses de Staline, en désaccord avec les militants locaux, il démissionna du parti en 1937. Le rapport sur le trotskisme remis au bureau politique, le 28 juillet 1938, notait son influence parmi les « Amis de l’École émancipée » qui avaient été renforcés par les instituteurs exclus du parti dont Valax. Dans son témoignage, ce dernier critiquait surtout les dirigeants socialistes et indiquait qu’en 1939 il était « d’accord sur bien des points avec les positions du Parti communiste ».

Georges Valax, mobilisé fin août 1939 et envoyé en Alsace, puis participa aux combats dans la Somme. Suspendu le 1er octobre 1940, déplacé dans le Jura, il fut révoqué le 20 novembre 1940. Il fit alors cultivateur dans la petite exploitation agricole de ses parents. Il se déclara “cultivateur“ lors de son mariage uniquement à la mairie en mai 1942 à Couffouleux avec une institutrice, fille d’un gendarme en retraite. Resté en contact avec les communistes, arrêté en décembre 1940, il fut libéré trois jours plus tard.

Après la guerre, Georges Valax réintégra l’enseignement. Il représenta le SNI à l’Union départementale CGT jusqu’en 1948. Nommé avec son épouse, qui avait fait un stage à Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), il employa pendant une dizaine d’années les techniques pédagogiques chères à Célestin Freinet. Il resta militant des « Amis de l’École émancipée » jusqu’à sa retraite mais en continuant à être un sympathisant communiste.

Directeur d’école, Georges Valax, retraité, vivait dans son village natal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179753, notice VALAX Georges, Eugène par Jacques Girault, version mise en ligne le 6 avril 2016, dernière modification le 6 avril 2016.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comportait un ouvrage : F. Chayenne, J. Mercadié, G. Valax, Le Tarn : géographie et histoire du département du Tarn, Toulouse, Section départementale du SNI, 1937.

SOURCES : RGASPI, 517 1 1884. — Presse syndicaliste. — Renseignements fournis par l’intéressé en 1975.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable