RENOU Gabrielle, Eugénie, Anna [alias Ariane]

Par Jean-Louis Ponnavoy, Frédéric Stévenot

Née le 10 mars 1923 à Saint-Quentin (Aisne), exécutée sommairement le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; dessinatrice ; résistante réseau Alliance.

Elle était la fille de Jean Gabriel Renou, électricien, et de Émilie Marie Eugénie Nicolas. Dessinatrice de dessins animés, elle entra dans la Résistance comme chargée de mission au réseau Alliance sur la région Nord "Stade", avec le pseudonyme d’« Ariane ». Elle fut agent principal de renseignements dans le secteur côtier Lille-Amiens.

Arrêtée à Paris le 17 mars 1944, Gabrielle Renou fut déportée le 20 mai suivant (I.198) sous la classification « NN » (« Nacht und Nebel » : Nuit et Brouillard) vers Strasbourg. De là, des camions transférèrent les membres du réseau Alliance au camp de Schirmeck (Bas-Rhin). Les femmes furent enfermées au « garage », ancienne remise à voitures. Comme les hommes, enfermés au block 10, personne n’a le droit de sortir, d’entrer en relation avec aucun des autres détenus (qui eux, quand ils ne sont pas au travail, ont l’autorisation de circuler à l’intérieur du camp), et de recevoir aucune lettre ni colis. Leur présence doit être gardée secrète.

Un ordre de l’OKW (haut commandement de la Wehrmacht) parvint au camp de Schirmeck. Le 1er septembre, du soir jusqu’à l’aube du 2, une camionnette emmena les cent six membres du réseau Alliance détenus, dont Gabrielle Renou, vers le camp de concentration de Natzweiler. Tous furent abattus d’une balle dans la nuque dans la chambre d’exécution, puis incinérés directement dans le four crématoire du camp, situé dans le même bâtiment.

Reconnue « Morte pour la France » (AC 21 P 647086), cette mention fut transcrite sur l’acte de naissance de Gabrielle Renou le 19 décembre 1946. Elle fut homologuée déportée et internée de la Résistance et membre des FFC (GR 16 P 506113). Un arrêté du secrétaire d’État aux anciens combattants en date du 31 juillet 1997 autorisa l’apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès de Gabrielle Renou (JO du 14 déc. 1997, p. 18 097). Citée à l’ordre de l’armée, Gabrielle Renou reçut à titre posthume la croix de guerre, la médaille de la Résistance et la Légion d’honneur (donnée non retrouvé sur la base Léonore).

Son nom figure sur le monument aux morts de Dieppe, sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin), et sur le mémorial de l’Alliance à Paris (Ier arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179754, notice RENOU Gabrielle, Eugénie, Anna [alias Ariane] par Jean-Louis Ponnavoy, Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 6 avril 2016, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy, Frédéric Stévenot

SOURCES : SHD, dossiers adm. résistants. — DVD-Rom, La Résistance dans la Somme, Fondation pour la Résistance - AERI 80, 2018. — Sites Internet : FMD ; MémorialGenWeb ; Wikipédia, art. « Réseau Alliance » et « camp de concentration de Natzweiler-Struthof » ; Mémorial GenWeb. — Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé : réseau Alliance, Fayard, 1968. Association du réseau Alliance, Mémorial de l’Alliance, 1948. — État civil.

ICONOGRAPHIE : Mémorial GenWeb

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