MAGDELYNS Melchior.

Par Jean Neuville

Typographe, catholique social, dirigeant de l’Association libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), membre de Concordia et de la Fédération démocratique de l’arrondissement de Bruxelles, conseiller communal de Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles).

Compositeur puis rédacteur pour le compte de plusieurs entreprises, Melchior Magdelyns fait partie en 1908 de la rédaction du National, la doublure du Patriote.

Du 5 décembre 1884 au 3 décembre 1885, Melchior Magdelyns est commissaire de l’Association libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles et en sera ultérieurement vice-président. Il est membre de la commission de quinze membres formée en mars 1890 par l’Association libre « pour étudier les différentes propositions tendant à augmenter les recettes et à diminuer les dépenses de l’association et de la caisse de retraite ».

Mechior Magdelyns fait partie des milieux catholiques sociaux bruxellois qui, dès la fin du XIXe siècle, érigent des « maisons des ouvriers », alternatives « aux maisons du peuple » (socialistes). Il est membre de la maison des ouvriers appelée Concordia, établie le 26 juin 1887 à l’initiative des frères Otto. L’action politique est un des enjeux de l’action de Concordia.
Au moment de la préparation des élections d’octobre 1894, des négociations avec les catholiques conservateurs aboutissent à l’attribution de quatre candidatures « maisons des ouvriers » sur la liste catholique. À l’assemblée de Concordia du 14 août 1894, M. Magdelyns propose qu’une candidature supplémentaire soit demandée pour Etienne Otto, « un des fondateurs et des chefs bourgeois de la maison des ouvriers ». Finalement, il y a trois candidats « ouvriers » et un candidat dit bourgeois démocrate (le vicomte d’Hendecourt). Les maisons des ouvriers organisent des polls pour désigner les trois candidats. Le poll de Concordia place Charles Mousset, également typographe, en tête et M. Magdelyns à la troisième place. C’est donc Mousset qui est retenu pour le poll général des maisons des ouvriers.

En 1895, M. Magdelyns est vice-président du cercle Sainte-Barbe, créée à Molenbeek-Saint-Jean-Baptiste, en février de la même année. Ce cercle fait partie d’une série de cercles qui se créent après 1894, au sein desquelles va s’exprimer le mécontentement des démocrates catholiques vis-à-vis des quatre élus de 1894. Lelong* écrira que « dans ce partage de candidatures, les démocrates eurent leur part ; on leur offrit un vicomte et trois vrais ouvriers. Les quatre champions de la démocratie et les quatorze paladins de la conservation, dont deux ou trois beaucoup plus démocrates, il faut le reconnaître, que leurs collègues officiels en démocratie adoptèrent pour cri de ralliement : À bas les socialistes ! Ce cri nouveau pouvait avantageusement remplacer celui d’ « A bas la calotte ». »

Le mécontentement est un des facteurs de la constitution de la Fédération démocratique de l’arrondissement de Bruxelles le 14 juin 1895 à 20 h30, salle du Gezellverein, rue Pletinckx. Magdelyns y participe en tant que délégué de la Maison des ouvriers.

De membre effectif, Melchior Madgelyns devient membre honoraire de l’Association libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles. Entré au conseil communal de Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles), il est confronté avec la demande de l’Association de faire ajouter un paragraphe dans les cahiers de charges exigeant des soumissionnaires le paiement des salaires au tarif de l’association. Il s’oppose à cette demande et est alors exclu à l’unanimité de l’Association. Cette dernière organise un meeting de protestation le 23 juin 1903 au cours duquel un ordre du jour, est voté à l’unanimité : « … protestons contre le vote émis par les conseillers communaux de Molenbeek-Saint-Jean et en particulier par M. Magdelyns, ex-membre de l’Association et rayé par celle-ci comme membre honoraire, pour son vote inqualifiable sur la question… »

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179807, notice MAGDELYNS Melchior. par Jean Neuville, version mise en ligne le 7 avril 2016, dernière modification le 2 janvier 2020.

Par Jean Neuville

SOURCE : CONRARDY G., Histoire de la Fédération locale, Bruxelles, 1921, p. 206-207.

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