BUSSON Jules, René, dit « Petit Jules »

Par Joël Busson

Né le 30 avril 1922 à Trignac (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), mort le 30 septembre 1981 à La Baule ; syndicaliste CGT ; militant communiste ; résistant.

Jules Busson fréquenta les écoles primaires privées et publiques de Méan-Penhoët à Saint-Nazaire et, en dépit des idées socialistes de son père Louis, il fut même enfant de chœur. Entré en apprentissage aux chantiers de Penhoët en 1935, il participa aux grèves de 1936 et adhéra aux jeunesses communistes en 1938.
Après le débarquement à Saint-Nazaire du commando anglais en mars 1942, il fut arrêté avec les habitants de son quartier, emprisonné quelques jours au camp de Savenay. Travaillant toujours aux chantiers de Penhoët, il distribua des tracts du Parti communiste dans les vestiaires et participa à l’activité de la Jeunesse communiste clandestine. Le service de police anticommuniste (SPAC ) l’arrêta sur le lieu de son travail le 3 août 1942. Incarcéré à Saint-Nazaire, puis à Nantes et à Angers, il fut transféré à la prison de Vitré puis condamné par la cour spéciale le 4 février 1943 à Rennes à trois ans de prison pour activités anti-allemandes. Il connut alors les prisons de Laval, Poissy, Melun, Châlons-sur-Marne avant d’être transféré à Compiègne pour y être déporté le 12 mai 1944.
Il arriva le 14 mai au camp de Buchenwald, après un séjour au petit camp, il fut transféré à Dora puis dans ses commandos d’ Harzungen et Ellrich. Il fut libéré le 15 avril 1945 à Bergen-Belsen. De retour le 15 mai 1945 à La Baule, où étaient réfugiés ses parents, il fut le premier déporté rentrant dans la poche de Saint-Nazaire tout juste libérée. Il a été homologué Interné Résistant en tant que membre du Front national pour la liberté et l’indépendance de la France.
Jules Busson devint responsable des cercles de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), responsabilité qu’il occupa jusqu’en 1949. Il reprit son travail aux chantiers de Penhoët avant d’entrer à la SNCASO en juin 1946.
Militant communiste et syndicaliste actif dans son entreprise et à La Baule, il occupa la fonction de secrétaire du syndicat CGT de son entreprise jusqu’en avril 1949. Son activité l’amena plusieurs fois devant les tribunaux. Ainsi le 10 janvier 1948, le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire le condamna-t-il à un mois de prison et 8000 F. d’amende pour « entrave à la liberté du travail ». Le même tribunal le condamna le 17 février 1950 à quatre mois de prison et 8 000 F d’amende pour « outrages » au directeur de la SNCASO, lors des incidents du 25 janvier 1950. Il fut alors licencié. Élu au comité exécutif du syndicat des métaux nazairien le 26 octobre 1948, Jules Busson accéda au bureau du syndicat le 21 mai 1950 et en devint le secrétaire permanent le 6 juillet 1950. Dans le même temps, il fut élu adjoint de l’Union locale CGT de Saint-Nazaire et à des responsabilités au niveau de l’Union Départementale et de la fédération de la métallurgie CGT. Il anima les grandes grèves nazairiennes de cette période agitée, telles celles de 1955. Ce mouvement marqué par de violents affrontements avec la police se termina sur un succès ; les salaires étant augmentés de 22% en moyenne et la troisième semaine de congés obtenue. Il quitta ses responsabilités syndicales en 1964 et travailla alors au service des eaux de la ville de Saint-Nazaire. Il devint responsable locale la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP) et membre de son conseil national. Georges Prampart le qualifia de "père de la préretraite" car, lors des licenciements des chantiers navals nazairiens de 1964, Jules Busson s’avisa que la convention nationale pour l’emploi permettait le départ des ouvriers à 60 ans avec indemnités ASSEDIC ce qui évitait les licenciements secs. C’était l’occasion d’obtenir la retraite à 60 ans pour certains, objectif syndical. En désaccord avec cette position, le bureau confédéral de la CGT tenta de convaincre les militants nazairiens de leur erreur, mais c’est l’envoyé de la direction, Henri Krasucki, qui repartit convaincu.
Jules Busson a écrit ses mémoires de déportation « Déportation de Compiègne à Buchenwald, Dora, Harzungen, Ellrich et Bergen-Belsen ». (Voir le dictionnaire de Buchenwald).
Jules Busson décéda le 30 septembre 1981 à La Baule.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179847, notice BUSSON Jules, René, dit « Petit Jules » par Joël Busson, version mise en ligne le 10 avril 2016, dernière modification le 15 janvier 2019.

Par Joël Busson

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 98543 et SHD Caen, AC 21 P 720029 . — FMD, liste 1-211 . — Documentation de Joël Busson. — Notes de Guy Haudebourg.

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