Par Alain Dalançon
Né le 18 octobre 1931 à Paris (XVIIe arr.) ; mort le 3 juillet 2014 à Port-Louis (Morbihan) ; professeur de mathématiques puis principal de collège ; militant syndicaliste du SNET, du SNES (rédacteur en chef de L’US de 1967 à 1971), du SNPDES, du SNPDEN puis du SNUPDEN ; militant communiste.
Son père était ajusteur à la SNCF, sympathisant communiste, sa mère sans profession ; il avait quatre frères et une sœur cadette beaucoup plus jeune.
Après l’école élémentaire, rue Laugier dans le XVIIe arrondissement de Paris, Michel Velay fréquenta un collège dans la Sarthe durant la guerre, puis, après la Libération, le collège Chaptal à Paris jusqu’au baccalauréat mathématiques élémentaires. Entré comme élève-maître à l’École normale d’instituteurs d’Auteuil (Seine) en 1949-1950, il revint au lycée Chaptal dans une classe préparatoire aux concours d’entrée aux Écoles normales supérieures de Saint-Cloud et de l’enseignement technique de 1950 à 1952. Il intégra l’ENSET, promotion 1952-1955, dans la section A. Il était alors membre du Parti communiste français dont il resta toujours un fidèle adhérent.
À sa sortie de l’école, il partit au service militaire, effectua ses classes au camp militaire de Bitche (Moselle), suivit l’école d’officiers de réserve, partit durant la guerre d’Algérie à Bizerte en Tunisie, et termina son service comme lieutenant-colonel de réserve.
À son retour à la vie civile, muni du CAPET (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique), Michel Velay fut nommé professeur certifié de mathématiques et technique au lycée technique du Havre (Seine-Maritime), puis fut muté en 1965 au lycée technique de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).
Il militait au Syndicat national de l’enseignement technique auquel il avait adhéré dès l’ENSET dans le courant UASE (Unité pour une action syndicale efficace), où il apporta son dynamisme avec d’autres jeunes militants communistes : François Blanchard et André Dellinger. Il les rejoignit à la commission administrative nationale comme suppléant en 1962-1963 puis titulaire à partir de l’année suivante. Il fut désigné membre de la CA nationale du nouveau SNES en 1966 sur le contingent des anciens membres du SNET. Il habitait alors 16, rue de Musselburgh à Champigny.
Militant « Unité et Action » très actif, il devint membre du bureau de la section académique (S3) de Paris en février 1967, dirigé par Gérard Alaphilippe et François Blanchard après le succès de la liste U-A aux élections de janvier. La même année, il fut élu co-secrétaire de la section départementale (S2) du Val-de-Marne avec Suzanne Caussat-Mamane, et membre de la CA nationale aux élections de mai-juin 1967 qui donnèrent la majorité à la liste U-A. Membre titulaire du bureau national, il fut chargé dans le nouveau secrétariat de la rédaction en chef de L’Université syndicaliste dont la présentation et le contenu furent considérablement renouvelés. En 1968, ses compétences d’organisateur furent mises à contribution dans l’organisation des manifestions et des réunions multiples.
Dans les années qui suivirent, il ne tarda pas à avoir des difficultés de relations avec le directeur des publications, Gérard Alaphilippe, et quand celui-ci devint secrétaire général adjoint en 1971 après le départ du secrétaire général André Drubay vers d’autres fonctions, il fut remplacé par André Michaux et fut chargé dans la direction nationale des problèmes personnels avec Édouard Patard. Les deux militants à la forte personnalité s’entendirent fort bien. Réélu membre de la CA nationale aux élections de 1973, il ne fut cependant plus que membre suppléant du BN.
En 1975, Michel Velay décida de changer de métier pour devenir chef d’établissement. Il devint principal, successivement des collèges Henri de Navarre de Yerville (Seine-Maritime), de Gourin (Morbihan) puis de Pontchâteau (Loire-Atlantique) où il termina sa carrière. Personnage jovial, il eut de fructueuses relations avec les professeurs de ces établissements, cependant parfois difficiles à cause de son sens de l’autorité, y compris avec ceux qui étaient syndiqués au SNES. Il restait cependant un militant syndicaliste attaché à l’orientation U-A et militait au SNPDES (Syndicat national des personnels de direction des établissements secondaires), transformé en 1992 en SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale), mais sans responsabilité.
Après que le SNPDEN opta pour l’UNSA-Éducation en 1999, il participa à la fondation du SNUPDEN (Syndicat national unitaire des personnels de direction de l’Éducation nationale) associé puis affilié à la FSU, et en fut le responsable des retraités à partir de 2001 et directeur de sa publication EDU (Equipe de direction unitaire) lors de sa création en 2004. Il fut élu membre d’honneur du Bureau national du syndicat à son congrès de février 2014.
Militant du PCF, Michel Velay fut candidat au Conseil général dans le canton d’Yerville en 1976 et en 1982 (il arriva en troisième position avec 294 voix). Ayant pris sa retraite à Gâvres (Loire-Atlantique), militant de l’amicale des vétérans du Parti, il se présenta sur la liste « La gauche gâvraise » aux élections municipales de 2008, mais ayant obtenu 56 voix, ne fut pas élu. Aux élections régionales, il soutint la liste « Ensemble pour une Bretagne à gauche » conduite par Gérard Perron en mars 2010.
Il avait été membre fondateur de l’IRHSES (Institut de recherches historiques sur le syndicalisme dans les enseignements de second degré) et de son conseil d’administration. Il était aussi membre du comité de parrainage de l’HIMASE (Association pour l’histoire des militants associatifs et syndicaux de l’éducation).
Il décéda à l’hôpital de Port-Louis-Riantec ; ayant fait don de son corps à la science il n’y eut pas d’obsèques. Sa famille et ses amis se rencontrèrent cependant au début de l’année 2015 pour se souvenir du militant. Il était resté célibataire sans enfant.
Par Alain Dalançon
SOURCES : Arch. IRHSES (fonds du SNET et du SNES jusqu’en 1973). — Archives du comité national du PCF. — Bulletins du SNUPDEN. — Renseignements fournis par sa sœur. — Notes de Jacques Girault.