FOSSÉ Pierre Louis

Né au hameau de Mortafond, commune de Néré, Pierre Louis Fossé était le fils unique de Félicien Edmond Ludovic René Fossé cultivateur à Mortafond et d’Isabelle Marie Antoinette Alice Julia Sauvaire, originaire de la commune voisine de Bazauges (Charente-Maritime). Après avoir accompli sa scolarité primaire au village de Néré, il partit après le certificat d’études, interne au collège de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres). Il devint commis auxiliaire des Ponts et Chaussées à Loulay (Charente-Maritime).
Il avait rejoint à l’été 1944 un petit maquis composé d’une dizaine de membres aux environs de Landes (Charente-Maritime).
Le 24 juillet 1944 avec un camarade du même maquis Fernand Prévost et peut-être guidés par Pierre Audren, sergent d’un maquis FTPF installé en forêt d’Aulnay, ils tentèrent à bicyclette, de rejoindre un maquis plus important. Alors qu’ils se trouvaient à Saint-Mandé, près d’Aulnay (Charente-Maritime) en bordure des grandes forêts qui constituent la limite des Deux-Sèvres et des Charentes, ils furent arrêtés par une colonne allemande. Une autre version de ces arrestations, le 8 juillet 1944, est donnée par le dossier DAVCC de Pierre Audren.
Suspects d’appartenance aux maquis, ils furent conduits à Niort (Deux-Sèvres), et remis aux autorités policières locales (sans doute l’antenne niortaise de la SIPO-SD). Le soir même ils furent conduits dans trois voitures individuelles sur la commune de Loubillé. Le rapport de gendarmerie indique les circonstances du décès : « Le 25 juillet 1944, vers 11 heures, trois cadavres ont été découverts à Bois-Naudouin, commune de Loubillé à la lisière du bois Cambert (genre clairière, sise à 10 mètres d’un chemin de terre et à 200 mètres de la RN 737 Saint-Maixent-Angoulême, côté droit direction Angoulême). Aucune pièce d’identité n’a été trouvée sur eux. Figure, corps et effets ensanglantés, ont dû être tirés à bout portant. Des coups de feu ont été entendus dans la direction du Bois Cambert le 24 juillet 1944 vers 22h… Douze douilles calibre 9 mm ont été trouvées dans l’herbe à 4 mètres des cadavres. ».
Inhumé dans un premier temps à Loubillé, Pierre Fossé fut reconnu par sa mère le 27 septembre 1944 au vu de la description faite lors de l’autopsie et des effets conservés depuis lors (son mouchoir portait encore l’étiquette destinée à identifier son linge au collège de Chef-Boutonne).Son corps fut transféré le 3 novembre 1944 au cimetière municipal de Néré où il repose depuis lors (avec son père décédé en 1972).
Il fut déclaré « Mort pour la France », et la mention inscrite en marge de l’acte de décès par jugement du tribunal de Niort (Deux-Sèvres) du 21 décembre 1945. Son nom figure sur le monument aux morts de Néré, et dans la même commune, sur le calvaire de Chez Sabron avec une plaque aux morts de 1939 – 1945 portant la mention : « Souviens-toi Ils sont morts pour que tu restes Français". Son nom figure aussi sur le monument édifié et inauguré le 11 août 1946 sur le lieu de son exécution à Bois Cambert, commune de Loubillé.