FAGNONI René, Étienne dit Fausto

René Étienne Fagnoni dit « Fausto » est né à Paris de parents italiens originaires du Piémont. Élève de l’École supérieure Estienne des arts et industries du Livre dans la promotion 1951/1955, il exerça la profession de clicheur à partir de 1955 dans les établissements Perenchio, Larousse, Victor Michel jusqu’en 1959. Il adhéra à la CGT en 1955 à la section syndicale des clicheurs-galvanotypeurs.
Il fut appelé pour le service militaire en Algérie au 7e RTA dans les Aurès Mac-Mahon/Aïn Touta, où il effectue des tâches administratives, de mars 1957 à juin 1959. Son unité se déplace dans la région des Aurès, à Barika, puis à Khenchela, à Edgard Quinet/Kaïs et enfin à Corneille/Mérouana, où il est libéré de ses obligations militaires en juin 1959, après 27 mois de service.
En octobre 1959, il fut embauché par la société SIRLO comme clicheur puis photograveur à partir de 1978. il travaille à la fabrication des quotidiens nationaux. Il resta chez SIRLO jusqu’en 1992, date de sa pré-retraite. Il prit des responsabilités syndicales en 1965 en tant que délégué du personnel à la SIRLO de 1965 à 1968 puis délégué au Comité d’entreprise de 1982 à 1986 et secrétaire du Comité d’entreprise de 1986 à 1992. Il fut secrétaire général du Comité de groupe Socpresse de 1990 à 2008. Ce comité était la représentation intersyndicale du Groupe Socpresse, premier groupe de presse quotidienne en France, qui comptait alors plus de 8000 salariés. Il fut adhérent de la FILPAC CGT à la section photogravure du SGLCE et du SNJ CGT.
René Fagnoni adhéra à l’Union de la gauche socialiste en 1959, puis au Parti socialiste unifié (PSU) de 1960 à 1983. Il fut candidat à l’élection municipale de 1977 à Cachan. Il assura les missions de secrétaire de la section PSU de Cachan de 1973 à 1983.
À partir de l’année 2000, il retourne en Algérie où il écrivit plusieurs articles dans la presse algérienne, notamment pour réhabiliter la mémoire de ces Algériens d’origine européenne qui avaientcombattu aux côtés des maquisards dans la lutte pour l’indépendance.
Il publia en 2006 Chronique des Aurès aux éditions Art Kange à Alger, un opus où il rassemble ses photos en couleurs des années 1958 et 1959 ainsi que ses articles parus dans la presse algérienne. Une édition en langue berbère “tamazight“ de ce livre sortit en 2013. Une réédition francophone revue et augmentée parut aux éditions Dalimen d’Alger et a été présentée au Salon international du livre d’Alger en novembre 2013. Bien que marqué par son séjour militaire forcé, en Algérie alors qu’il était anticolonialiste, cette période fut transformée en une "expérience humaine positive". Il rencontra le peuple algérien et sa terre hospitalière. Muni de son appareil photo couleur, une merveille pour l’époque, il flasha pour immortaliser tout ce qu’il voyait, ces photographies ont capturé des instants rares et constituent un poignant témoignage.