GROSSETEITE Jean-Baptiste [GROSSETEITE ou GROSSETÊTE Jean-Baptiste, Henry]

Par Marie-Cécile Bouju

Né le 23 novembre 1788 à Paris (paroisse St Eustache), maître imprimeur républicain à Sceaux.

Fils de Jean-Baptiste Grosseteite, cordonnier dont il dit qu’il fut soldat à Valmy, et d’Anna Mary, Jean-Baptiste Grosseteite entra en apprentissage dès 8 ans et apprit le métier de compositeur typographe. Il fut ensuite soldat pendant dix ans. Puis il reprit son ancien métier et, après avoir participé à la révolution de 1830, s’installa à son compte à Paris. Dénoncé pour défaut de brevet en 1830 ou 1831, faute de pouvoir obtenir une autorisation pour s’installer à Paris, il demanda et obtint le 17 mai 1831 l’autorisation d’ouvrir une imprimerie à Sceaux.

Il imprima plusieurs titres emblématiques du mouvement ouvrier naissant et des républicains : Procès politiques de la 6e brochure des Amis du peuple et du prospectus des Instructeurs du peuple, soutenus par Ricard-Farrat, devant la cour d’assises de la Seine, le 14 décembre 1831, imprimé en 1831 ou 1832 ; Xavier Sauriac, Réforme sociale, ou catéchisme du prolétaire, en 1834 (10 000 exemplaires), qui fut saisi dans ses ateliers de Sceaux ; Catéchisme des droits de l’homme et du citoyen d’Ernest Richard.

Surveillé par les autorités, il fut condamné à trois reprises pour ses activités. La cour d’assise de la Seine le condamna le 21 avril 1832 à deux mois de prison et 500 francs d’amende pour avoir imprimé le cours d’histoire d’Albert Laponneraye, Cours publics d’histoire de France depuis 1789 jusqu’en 1830. Toujours en avril 1832, Il fut condamné à un mois de prisons pour avoir imprimé le journal Mayeux (1831-1832), dirigé par Mugney, lui-même condamné plusieurs fois. La cour d’assise de la Seine le condamna, le 29 avril 1834 à un an de prison et 1500 francs d’amende, pour avoir imprimé Première publication du Libérateur. Tout l’espoir des prolétaires est dans la République, éditée par Adam, qui lui sera condamné à une peine moins lourde (6 mois et 1000 francs).

Cette dernière condamnation le conduit très probablement à abandonner ses presses. Le 11 août 1834 il obtint le transfert de son brevet au profit d’Hyppolite Baudoin. En 1835, il demanda en vain un nouveau brevet pour s’installer à Vaugirard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article179922, notice GROSSETEITE Jean-Baptiste [GROSSETEITE ou GROSSETÊTE Jean-Baptiste, Henry] par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 16 avril 2016, dernière modification le 25 avril 2018.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arc. Nat. F 18 1837. – Dictionnaire des imprimeurs lithographes, Ecole nationale des Chartes [en ligne].- Les Révolutions du XIXe siècle. 1830-1834 : les républicains devant les tribunaux, Paris : EDHIS, 1974 (fac-simile).

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