Par Maxime Steinberg - notice réalisée en juillet 1990
Lodz (Pologne), 2 octobre 1920 – Schaerbeek (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 9 septembre 1943. Ouvrier maroquinier, militant communiste juif, membre des Partisans armés.
Mojsesz, dit Maurice, Rozencwajg immigre avec ses parents en 1933 en Belgique. La famille habite Saint-Gilles (Bruxelles). Ses frères et sœurs militent dans le milieu juif de la capitale belge. Maurice Rozencwajg, jeune ouvrier maroquinier, adhère à l’Aintheit (l’Unité), le club sportif et ouvrier juif. Il est membre de son équipe de football.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l’Occupation, Maurice Rozencwajg, qui est aussi le beau-frère d’Abraham, dit Adolphe, Goldgewicht, retrouve les jeunes de l’Aintheit dans le groupe juif de la Jeune garde socialiste unifiée, mais à la différence de ses camarades, il passe à la lutte armée dès le printemps 1942. Dans la compagnie juive recrutée parmi les « vieux » de la section de langue yiddish de la « Main-d’œuvre immigrée » (MOI), organisation du Parti communiste belge (PCB), Rozencwajg en est le plus jeune partisan. Il fait le plus souvent équipe avec Wolf Weichman, le partisan le plus âgé de la compagnie. C’est avec ce dernier et Mordko, dit Maurice, Bresler qu’il incendie le 25 juillet 1942 le fichier confectionné à l’Association des Juifs en Belgique (AJB) sur l’ordre de l’officier SS chargé des affaires juives afin de servir à l’imminente déportation.
Toujours accompagné de Wolf Weichman, Maurice Rozencwajg tombe, avec Sam Potasznik, le16 février 1943, dans une souricière au cours d’une réquisition d’argent. Le millionnaire juif que les Partisans avaient mis à l’amende avait dénoncé le rendez-vous à la police judiciaire belge. Arrêtés, les trois « bandits » sont remis aux mains des Allemands. Le conseil de guerre de l’Oberfeldkommandantur de Bruxelles leur inflige une peine de dix ans de travaux forcés pour « non livraison d’armes et usurpation de fonctions et extorsions à main armée ». Ce jugement cassé à deux reprises, Maurice Rozencwajg et ses camarades sont finalement condamnés à mort. Ils sont fusillés au Tir national à Schaerbeek le 9 septembre 1943.
Par Maxime Steinberg - notice réalisée en juillet 1990
SOURCE : STEINBERG M., L’Étoile et le fusil. La traque des Juifs 1942-1944, Bruxelles, Éditions Vie ouvrière, 1986.