FISZMAN Eliasz, Chaïmonne

Par Huguette Juniet

Né le 28 octobre 1908 à Lublin (Pologne), mort le 9 août 1944 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; médecin, de confession juive ; homologué FFI et membre des Mouvements unis de la Résistance (MUR).

Fils Libja et de Cypojra, née Korman, docteurs en médecine réfugiés juifs polonais naturalisés français, Eliaz Fiszman quitta avec ses parents son pays natal la Pologne pour la France. Étudiant en médecine, à Paris, il fonda une famille avec Sophie, un fils Marc naquit. Il exerça son métier de médecin dans la capitale.
Mais la promulgation du statut des juifs ouvrit l’ère des exclusions et des persécutions, en 1940, la situation devint tendue pour les juifs résidant à Paris.
Paule Matinier-Trébosc était une de ses clientes, son mari Camille Trebosc appartenait à la résistance. Elle fournit des faux papiers à Eliasz Fiszman pour lui permettre de rester à Paris et exercer son métier. Puis Paule Matinier-Trébosc travaillant au Ministère de l’Intérieur eut l’information d’une rafle imminente dans Paris qui s’avéra être la rafle du Vél’d’ Hiv du16 juillet1942. Elle lui fournit des papiers et l’aida à franchir la ligne de démarcation, direction Clermont-Ferrand où ses parents M.et Mme Matinier acceptèrent de l’accueillir et de le cacher. Un peu plus tard, accompagnée de Paule Matinier-Trébosc, sa femme Sophie enceinte de neuf mois rejoignit son mari. Marcelle et François Joseph Taque avaient aidé Paule Matinier à franchir la ligne de démarcation à Moulins (Allier) ; ils furent déportés en 1944 ainsi que Camille Trébosc. François Joseph Taque y mourut.
À Clermont-Ferrand, la profession de médecin fut également fermée aux Israélites. Pour échapper aux rafles raciales pratiquement quotidiennes, le docteur Fiszman dut changer plusieurs fois de planques avec l’aide de Matinier.
Il s’était lié d’amitié avec le député SFIO du Puy-de-Dôme avant guerre, Antoine Villedieu.

Les SD et les SS ne lâchaient pas leurs proies et la politique d’extermination ne connut aucun répit jusqu’en août 1944, et c’est précisément vers le 9 août 1944, à quelques jours de la libération de Clermont–Ferrand que le docteur Fiszman fut arrêté en même temps que Michel Matinier, par la Milice, probablement suite à une dénonciation. Conduit au siège de la Gestapo pour interrogatoire, il subit des tortures. Il fut accusé de faits de Résistance.
Son corps fut retrouvé, affreusement mutilé à la libération dans un trou de bombe sur l’aérodrome d’Aulnat, en même temps que celui de Michel Matinier, son protecteur. C’est Antoine Villedieu qui permit de l’identifier.

Son nom figure sur la stèle de l’aérodrome d Aulnat (Puy-de-Dôme) parmi les nombreuses victimes de la barbarie nazie.

Il a été homologué FFI, considéré comme membre de la formation combattante MUR FFI d’Auvergne, du 15 mai 1944 au 11 août 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180058, notice FISZMAN Eliasz, Chaïmonne par Huguette Juniet, version mise en ligne le 26 avril 2016, dernière modification le 2 février 2022.

Par Huguette Juniet

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 184719, dossier Elie Fiszman (nc). — SHD Vincennes, GR 19 P 63/36 : liste des membres de la formation MUR FFI d’Auvergne. — SHD Vincennes, GR 16 P 224891, dossier résistant d’Eljasz Chaïm Fiszman (nc). — Arch.dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 89 : crimes de guerre. Corps retrouvés à Aulnat . — Comité Français pour Yad Vashem. — Renseignements fournis par Sylvie Taque-Bauer, petite-fille du couple Taque. — FMD. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 224891 (nc).

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