BÉJEAN Annick

Par Isabelle Antonutti

Née en 1944 à Vichy (Allier), morte en décembre 2013  ; correctrice ; membre du Syndicat des correcteurs ; militante à la Ligue des droits de l’homme.

Annick Béjean passa son enfance avec ses deux frères à Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours. Son père, militaire, quitta rapidement les siens pour partir en Afrique. Sa mère, modiste de formation, était employée de boulangerie par nécessité financière. Leur grand-mère, veuve de cheminot, vivait avec la famille. Sa maison fut rasée lors des bombardements alliés à la Libération. Les enfants passèrent leurs premières années dans des baraquements de fortune prêtés par l’armée américaine. Si sa mère et sa grand-mère étaient catholiques et apolitiques, Saint-Pierre-des-Corps comptait de belles figures du Parti et tout son environnement était communiste. Son frère, Claude, attrapa très tôt le virus militant, il vendait Témoignage chrétien, de préférence à la sortie de la messe, non loin des vendeurs de L’Humanité. En 1967, alors qu’elle était étudiante en lettres à la faculté de Tours, elle se brisa la mâchoire dans un accident de voitures et gagna Paris pour des soins dentaires et s’installa définitivement dans la région parisienne.
Adhérente du Syndicat ses correcteurs et des professions connexes CGT depuis 1974, elle fut continuellement une militante. Son premier engagement politique se fit dans un parti groupusculaire se déclarant communiste et international. Sa jeunesse d’adulte, dominée par l’engagement politique, elle la continua tout naturellement dans le syndicalisme avec un discours « ultragauche » qu’elle apportera - avec d’autres - au Syndicat des correcteurs. Après avoir travaillé dans le labeur, Annick se retrouva dans l’édition à L’Encyclopaedia Universalis, puis rapidement dans la presse essentiellement à l’Imprimerie de la presse (IP) puis à la société ouvrière du Figaro, la Sirlo. Elle s’investit régulièrement dans des mandats et défendit bec et ongles sa profession. Pendant vingt ans, elle fut rouleuse, le syndicat l’envoyait dans toutes les entreprises à n’importe quelle heure Annick travailla une dizaine d’années à l’Imprimerie de la presse, toutes les catégories du livre se trouvaient ici présentes ; elle se fondit dans cette ruche. Annick sera reclassée au Figaro, où elle termina sa carrière, par une préretraite à l’âge de cinquante ans. A l’action syndicale s’ajoutait toujours la politique. Elle participa aux comités Juquin. Elle rejoignit la section des retraités correcteurs dont elle assuma le secrétariat ses dix dernières années. Elle participa régulièrement à Ensemble, le bulletin de l’Union fédérale des retraités FILPAC. Elle s’investit également dans la Mutuelle nationale de la presse, du livre et de la communication, comme déléguée et comme rédactrice du bulletin mensuel. Elle anima régulièrement les colonnes par des articles sur la vie pratique en traitant notamment de recettes de cuisine et le jardinage. Ce qui ne l’empêchait pas de continuer à donner son point de vue sur le cours du monde au milieu des fleurs, des légumes et des gâteaux…
À Andrésy, où elle s’établit, elle milita tant à la Ligue des droits de l’homme que dans des associations d’aide au logement, ou dans un groupe « interpartis de gauche »
Son franc-parler, son style provocateur, en ont fait une image du syndicalisme des correcteurs. Elle resta curieuse du « vaste monde » comme une personne active ouverte à tous les mouvements politiques associatifs, y compris non institutionnels. Elle alla ainsi, en accompagnant Jacky Toublet* dans son militantisme, en Suède, en Espagne, en Italie rencontrer des syndicalistes, des militants associatifs écologistes, radicaux. Elle participa également à la Commission exécutive de la Région FILPAC Ile de France de sa création à sa dissolution. Elle décéda en décembre 2013.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180147, notice BÉJEAN Annick par Isabelle Antonutti, version mise en ligne le 28 avril 2016, dernière modification le 23 septembre 2020.

Par Isabelle Antonutti

SOURCE : Arch. Filpac.

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