DELES Sauveur, Lucien

Par Hélène Chaubin

Né le 16 juillet 1900 à Toulon (Var), mort le 21 août 1944 à Magalas (Hérault) ; mécanicien à Hérépian (Hérault) ; résistant (AS) ; tué sur la route de Magalas par des militaires allemands en retraite.

Francis Jouvin, alias Cabrol, au 80° RI en 1945 (coll. F. Jouvin).

Sauveur Deles était un artisan domicilié à Hérépian (Hérault). Ses parents, Amans, François Deles et Marie, Françoise Boulay (née le 7 avril 1902 à Bazac (Charente), étaient décédés. Il s’était marié le 13 août 1924 à Rodez (Aveyron) avec Marie-Louise Marsol. Il faisait partie en 1944 du groupe de résistants d’Hérépian chargé de l’exécution du Plan vert. Six de ses camarades ont témoigné qu’ils étaient présents lors de la rencontre entre plusieurs éléments de différents groupes locaux et un convoi allemand en retraite le 21 août 1944. Parmi ces témoins se trouvait un vigneron qui les commandait, Jean Bernard, lieutenant FFI, dont le pseudo était « Legrand ». Joseph Lanet responsable pour Combat de R3-2, l’ouest héraultais, a témoigné de la cohésion et l’engagement de l’équipe Plan vert d’Hérépian. Les équipes Plan vert étaient placées sous le commandement de Jouvin-Cabrol.
C’est en mars 1944 que le groupe d’Hérépian reçut ses premières armes, des révolvers et des explosifs, transportés dans une ambulance de la Croix-Rouge par Claire, la fille de François Mauriac. Elles provenaient d’un parachutage sur le terrain « Pascal », choisi par le maquis Bertrand près du Bousquet d’Orb (Hérault). Elles furent stockées dans un caveau du cimetière d’Hérépian. Les explosifs permirent des sabotages opérés en mai sur des voies ferrées et des pylônes électriques. Quand le message annonçant le débarquement de juin eût été reçu, Cabrol apporta des mitraillettes au groupe d’Hérépian. Il dirigea ensuite tous les groupes de sabotage du secteur de Bédarieux. Le 21 août, un convoi allemand qui était passé par le col de Peytafi et se dirigeait vers Béziers après avoir abattu Louis Marres et Andrée de Beauregard, fut poursuivi et rejoint aux approches de Magalas (Hérault). Sauveur Deles fut parmi les résistants abattus par les Allemands : il reçut une balle dans le cou qui provoqua une mort immédiate. Son corps fut transporté le lendemain à Hérépian où il fut enterré.
Il reçut à titre posthume la Croix de guerre avec palmes, fut cité à l’ordre de l’armée, et fut reconnu mort pour la France. Il fut homologué adjudant FFI. Sa veuve éprouva pourtant de grandes difficultés à obtenir de la mairie d’Hérépian la transcription exacte de cette mention, mais aussi du lieu de la mort de son mari. Dans une lettre qu’elle adressa le 23 juillet 1945 au ministre de la Guerre, elle rapportait les propos du secrétaire de mairie d’Hérépian qui lui avait dit que « pour avoir la mention mort pour la France, il aurait fallu qu’il soit tué au front en 1940 ».

Voir Lieu d’exécution, col de Peytafi, Faugères (Hérault)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180240, notice DELES Sauveur, Lucien par Hélène Chaubin, version mise en ligne le 4 mai 2016, dernière modification le 19 octobre 2017.

Par Hélène Chaubin

Francis Jouvin, alias Cabrol, au 80° RI en 1945 (coll. F. Jouvin).

SOURCES : DAVCC (recherche de Delphine Leneveu). — Arch. dép. Hérault, 1000 W 206, Accidents, explosifs, faits divers (mai-juin 1944), et 1J 1501, archives du résistant Francis Jouvin (1918-2010, alias Cabrol, responsable du plan départemental de la Sous-région R3-2 du Plan vert. — Joseph Lanet, Mémoires de résistance, Delatour, Le Vallier, 07120 Sampzon, 2010, 235p. — Hélène Chaubin, "Les FFI héraultais confrontés à l’amalgame, 1944-1945", in Études héraultaises, n°45, 2015.

fiches auteur-e-s
Version imprimable