DEBONS Léon, Pierre [pseudonyme dans la Résistance : LEBRUN]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 18 octobre 1881 à Drulhe (Aveyron), abattu le 26 juillet 1944 à Bayons (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence) ; Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils d’Antoine Debons, cultivateur, et de Rose Phalip, sans profession, Léon Debons était un petit propriétaire exploitant installé à Bouysse commune de Bournazel (Aveyron). Communiste militant, il avait été candidat au conseil d’arrondissement à Rignac (Aveyron) en octobre 1937 et était le responsable départemental du Parti communiste pour le monde paysan. En décembre 1937, il avait été délégué au congrès national d’Arles.

Il fut arrêté le 11 décembre 1940 pour distribution de tracts, emprisonné à Rodez et jugé par le tribunal de Villefranche-de-Rouergue, le 31 janvier 1941, en compagnie de sept autres militants arrêtés pour la même raison. Il fut condamné à deux mois de prison et 100 francs amende pour propagande communiste et détention de matériel, tandis que les peines de ses camarades s’étalaient de quatre à huit mois de prison. À sa sortie de prison, le 12 février 1941, il fut interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Il fit partie des quelque cent cinquante internés transférés à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne) à l’automne 1943, puis dans une annexe de la centrale, le camp Carrère, après les « trois glorieuses » (8-9-10 décembre) qui ont empêché l’envoi d’une centaine d’entre eux dans un camp de zone Nord. Considérés comme « internés dangereux », communistes pour la plupart, ils furent dirigés vers la citadelle de Sisteron (Basses-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence), le 22 décembre 1943. Après l’évasion massive du 8 juin 1944, les quarante cinq internés restants furent libérés par les maquisards FTP, le 21 juillet 1944. Léon Debons, qui était parmi eux, fut conduit au maquis de Tramalao (commune de Bayons) et immatriculé chez les FTP sous le numéro 62 976. Il fut tué lors de l’attaque du camp par le groupe de chasse allemand du capitaine Staudacker et des éléments de la 8e compagnie Brandebourg, le 26 juillet 1944.

Il fut inhumé avec ses camarades au cimetière de Bayons. Une stèle a été érigée à la mémoire des vingt quatre tués sur les lieux du drame. Son nom figure sur le monument mémorial de Sainte-Radegonde (Aveyron).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180383, notice DEBONS Léon, Pierre [pseudonyme dans la Résistance : LEBRUN] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 4 mai 2016, dernière modification le 19 janvier 2022.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945.— Témoignage Gustave Chauviré (Documents, Témoignages, recherches, « Les compagnies de travailleurs et les camps d’internement, », Nice, MRA).— Presse locale (L’Aveyron, 14 août 1937, Le Réveil millavois, 8 janvier 1938).— DBMOF 1919-1939.— Louis Gazagnaire, Le peuple héros de la Résistance. Témoignages de patriotes de Provence, Paris, Éd. Sociales, 1971.— Christian Font, L’Aveyron et les Aveyronnais dans la Seconde Guerre mondiale, thèse d’Histoire, Université Paul Valéry-Montpellier III, 1998, tome II.— Mémorial de la Résistance et des combats de la Seconde Guerre Mondiale dans les Basses-Alpes, Digne, Secrétariat aux Anciens Combattants–CDIHP des Alpes-de-Haute-Provence, 1992.— Jean-Christophe Labadie, La répression allemande, Basses-Alpes 1943-1944, Digne, Arch. Dép. des Alpes-de-Haute-Provence, 2014.— Guillaume Vieira, La répression de la Résistance par les Allemands à Marseille et dans sa région (1942-1944), Aix-en-Provence, thèse d’histoire, Université d’Aix-Marseille, 2013. — Note d’André Balent.

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