BRU André, Léon

Par Claude Pennetier

Né le 2 octobre 1900 à Graulhet (Tarn), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier corroyeur ; conseiller municipal communiste de Villejuif (Seine, Val-de-Marne) ; résistant.

André Bru
André Bru

Fils d’un mégissier Jean Bru et d’une ménagère Jeanne Pons, André Bru vivait à Villejuif avec son père devenu « garçon nourrisseur », avant 1914. Domicilié 21 bis rue de la Liberté à Villejuif, ouvrier tanneur-corroyeur puis contremaître, André Bru s’était marié le 30 janvier 1923 avec Julienne Carles à Graulhet et était père de deux enfants, nés vers 1924 et 1928 dans la Seine. Membre du Parti communiste depuis 1934, André Bru fut élu conseiller municipal de Villejuif le 5 mai 1935, sur la liste dirigée par Paul Vaillant-Couturier. Le conseil de la préfecture de la Seine le déchut de son mandat le 29 février 1940, pour appartenance au Parti communiste.

Démobilisé après la capitulation, il participa à la réorganisation du Parti communiste à Villejuif. La police française l’arrêta le 16 mai 1942 à Villejuif, à la demande des autorités allemandes, pour « complicité d’activité terroriste ». Il serait entré en relation avec l’Organisation spéciale (OS) en mars 1942 et aurait recruté six personnes dont le « terroriste Margueriteau ». Pendant les interrogatoires, André Bru apparut aux policiers comme un « fanatique acharné et renfermé », niant jusqu’à son appartenance au Parti communiste clandestin.
Détenu à la prison de la Santé (Paris, XIVe arr.), il a été fusillé comme otage au Mont-Valérien le 11 août 1942, lors de la première exécution massive d’otages (88) décidée par la Sipo-SD.
La mairie de Villejuif fut avertie que ses affaires pouvaient être retirées au Service de la Croix-Rouge, que son corps avait été conduit au cimetière du Père-Lachaise à Paris (XXe arr.) pour y être incinéré et que ses cendres avaient été emmenées au cimetière de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis) : le service de l’état civil transcrivit son décès le 3 mars 1943.
À la Libération, le 17 décembre 1944, la municipalité fit ramener ses cendres à Villejuif ainsi que celles d’autres patriotes fusillés avec lui comme otages : Mohammed Ben Slimane, Georges Frémont, Pierre Herz et François Sautet.
André Bru a été reconnu Mort pour la France le 24 mars 1948.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, et à Villejuif sur le monument aux morts, sur la plaque commémorative, place des fusillés et sur la stèle commémorative 1939-1945 rue Georges Le Bigot.
Une rue et une place de Graulhet portent le nom d’André Bru ainsi qu’une rue de Villejuif.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)

Son fils vécut dans le Tarn, à Briatexte, et travailla dans un atelier graulhétois.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18041, notice BRU André, Léon par Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

André Bru
André Bru
Les fusillés de Villejuif
Les fusillés de Villejuif
copyright Pierre Cardon

SOURCES : DAVCC, Caen, BVIII (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 431 083. — Arch. Paris, DM3, Versement 10451/76/1. — Arch. com. Villejuif. — Renseignements recueillis par C. Escoda. — Serge Klarsfeld, Le livre des otages, Paris, 1979, p. 169 (reproduction de sa fiche de police lors de sa désignation sur la liste des otages). — Villejuif à ses martyrs de la barbarie fasciste, édité par la Vie nouvelle sous l’égide de la municipalité et de la section communiste, s.d., p. 9 (avec photo). — Villejuif notre cité, un siècle d’histoire 1875-1975, 1975. — Marcelino Gaton, Carlos Escoda, Mémoire pour demain, Graphein, 2000. — État civil. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb.

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