VATINET Jean, Frédéric

Par Jacques Girault, Jean-Marie Guillon

Né le 10 septembre 1916 à Toulon (Var), mort le 25 novembre 2001 à Toulon ; instituteur dans le Var ; militant de la coopération ; résistant MUR-AS ; militant socialiste SFIO.

Fils d’un employé communal originaire de la Seine-Inférieure et d’une native de Toulon, Jean Vatinet entra à l’École normale d’instituteurs de Draguignan (Var) en 1933. Il adhéra au Parti socialiste SFIO à l’âge de 16 ans. Instituteur à Brovès (Var) à partir d’octobre 1936, membre de la section socialiste locale dès sa constitution en mai 1937, il signait des articles publiés par l’hebdomadaire de la fédération socialiste SFIO, Le Populaire du Var. Il se maria en octobre 1936 à Toulon et eut deux enfants. Nommé à Bargème, il partit au service militaire en novembre 1938. À son retour, à peine affecté au Plan-de-la-Tour, il fut mobilisé et ne rejoignit son poste qu’à la rentrée 1940.

Pendant la guerre, Jean Vatinet et son épouse, qui était aussi institutrice au Plan-de-la-Tour, s’occupèrent de la Croix Rouge et du Secours national. Le maire du village les décrivait comme « très dévoués » en janvier 1942. Mais Jean Vatinet se dira résistant « moral » d’emblée et gaulliste, écoutant la BBC, refusant d’adhérer aux Amis de la Légion, de participer aux fêtes du régime de Vichy, de commenter les discours du Maréchal en classe et de faire le salut aux couleurs. Il eut un contact avec une organisation clandestine de Marseille (sans doute Combat ou Libération) et put ainsi diffuser quelques tracts. Mais ce ne fut qu’au début de 1943 qu’il put participer à l’action. Ayant été joint par l’ex-conseiller général du canton de Comps, le socialiste Ernest Maurel, il put entrer en contact avec Edouard Soldani, chef de l’arrondissement de Draguignan pour les Mouvements unis de la Résistance (MUR) et l’Armée secrète (AS). Il fut d’abord chargé de constituer un groupe de résistance au Plan-de-la-Tour, puis avec le pseudonyme de “Celtic“, d’organiser MUR et AS dans le canton de Grimaud (150 hommes) en tant que responsable intercantonal MUR-AS. À ce titre, il fut amené à travailler avec le Front national (FN) du secteur de Saint-Tropez qui, avec les FTP, était ici la force dominante. L’AS fusionna par ailleurs avec les FTP en mars 1944 pour former la Brigade des Maures. Jean Vatinet monta avec son correspondant FN, Jean Despas, devenu son ami, le comité de libération intercantonal en mai 1944. Il participa aussi à la reconstitution du parti socialiste clandestin fin 1943 chez l’ancien député Joseph Collomp, à Draguignan (avec Henri Michel, Édouard Soldani, Albert Lamarque, l’ancien président du conseil général Henry Sénès, Jean Charlot) et devint en octobre 1943 le chef du secteur Fréjus-La Foux pour le réseau de renseignements Cotre (sous le code RJ 1056), faisant parvenir chaque semaine les informations récoltées par ses agents sur les installations militaires allemandes. Après le débarquement du 6 juin 1944, il s’occupa particulièrement du ravitaillement du maquis de La Mourre (commune de La Garde-Freinet), dirigé par Jean Despas et l’officier parachuté François Pelletier.

À la Libération, il fut pendant six mois membre de la Direction générale des études et de recherche. Il dirigeait aussi la section Fréjus-Saint-Raphaël du Mouvement de Libération nationale (ex-MUR) et appartenait au conseil d’administration du journal Résistance, dont le rédacteur en chef était Édouard Soldani. Il fut décoré de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance.

Nommé au collège technique Rouvière à Toulon, il enseigna à l’atelier-école.

Jean Vatinet figura sur la liste communiste d’Union républicaine et résistante aux élections municipales de Toulon, le 19 octobre 1947.

Jean Vatinet demanda à enseigner à l’étranger. En 1952, il quitta le Var pour le lycée du Caire. En 1956, détaché à Hanoï (Vietnam) au lycée Albert Sarraut, puis en Tunisie en 1959, il était instituteur à l’école d’application de la mission universitaire et culturelle française à Tunis. Deux ans plus tard, il fut à nouveau détaché en Guinée dans un établissement secondaire avant de l’être en Algérie en octobre 1967.

Administrativement, il était assimilé aux professeurs d’enseignement général des cours complémentaires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180428, notice VATINET Jean, Frédéric par Jacques Girault, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 6 mai 2016, dernière modification le 6 mai 2016.

Par Jacques Girault, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Var, Inspection académique, Fonds Victor Masson, Fonds ANACR et 1W 44. — Arch. Com. Toulon. — Presse locale. — Résistance Var n°44, mars 2002. — Claude Gritti, Le temps de l’Occupation au cœur des Maures, par l’auteur, 2008, p. 85. — Jean-Marie Guillon, La Résistance dans le Var. Essai d’histoire politique, Université Aix-Marseille I, thèse de doctorat, 1989 (en ligne sur le site var39-45.fr). — Témoignages. 

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