FRÉGEAC Germain, Marcel

Par Daniel Grason

Né le 15 novembre 1914 à Comiac arrondissement de Figeac, mort le 19 août 1944 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) ; gardien de la paix au commissariat de Saint-Denis ; membre de l’Organisation Civile et Militaire (OCM) ; F.F.I.

Fils de Germain Frégeac, cultivateur, et de Rosine Glédines, sans profession, Germain Frégeac fut adopté pupille de la Nation en février 1925. Il alla à l’école primaire de six à treize ans, il obtint le CEP. Il exerça différents métiers : ouvrier agricole à la ferme familiale, apprenti charpentier, aide-comptable dans une société de travaux publics. Il passa avec succès les permis de conduite motocyclette et automobile. Il effectua son service militaire dans la cavalerie portée au 10e régiment de dragons du 15 octobre 1935 au 15 octobre 1937.
Gardien de la paix depuis le 1er avril 1938, il fut affecté au commissariat de Saint-Denis. Dans sa biographie rédigée le 6 avril, il fit part de ses motivations : « J’ai demandé à exercer les fonctions de gardien de la paix ayant tours été partisan de l’ordre. Et je ferais mon possible pour que l’ordre soit respecté ». Il épousa Yvette Dieudonné, coiffeuse, le 10 décembre 1938 à Paris (XVIe arr.). Le couple demeura 6 rue Nollet à Paris (XVIIe arr.). Dans son service il fit preuve de courage en maîtrisant deux chevaux qui s’emportaient. Le 28 novembre 1941, il reçut la médaille d’honneur de bronze pour acte de courage et de dévouement.
Il adhéra vers la fin 1942 à l’Organisation Civile et Militaire (O.C.M.) de Villetaneuse (Seine, Seine-Saint-Denis). Il aurait participé à plusieurs missions en 1944. En mars 1944 il demanda à participer au concours d’inspecteur, sa hiérarchie donna un avis favorable.
Le 19 août 1944 vers 15 heures, une patrouille de quatre policiers de Saint-Denis partait en automobile pour une reconnaissance vers la centrale thermique de Société Électrique de Paris (SEP), quai de Saint-Ouen.
Trois chars allemands étaient en stationnement, un autre barrait le quai, le conducteur de l’automobile tenta de rebrousser chemin. Des soldats allemands armés de mitraillettes se dirigèrent vers le véhicule, le gardien Raymond Moreau fit connaître sa qualité de policier, les soldats ouvrirent aussitôt le feu. Moreau riposta avec un fusil de chasse qu’il tenait caché : il tua un des agresseurs et en blessa un second. Germain Frégeac blessa un autre soldat avec son arme de service.
Le brigadier Louis Royer tomba sous le feu des militaires. Le gardien Urbain Laumier tira à son tour à deux reprises avec un fusil Mauser et blessa un quatrième assaillant. Le feu allemand redoubla : Frégeac mourut. Moreau et Laumier, les passagers arrière, parvenaient à fuir sous le feu allemand. Les corps des policiers tués ont été relevés après le départ des Allemands par les agents qui étaient de surveillance à la Société Electrique de Paris.

Déclaré « Victime du devoir », Germain Frégeac a été cité à l’Ordre de la Nation (JO du 20 décembre 1944), décoré de la Légion d’Honneur (JO du 3 janvier 1945). Le ministère des Ancien combattants attribua à Germain Frégeac la mention « Mort pour la France », il a été homologué F.F.I. Son inhumation se déroula le 29 août 1944 au cimetière communal de Saint-Denis. Son nom figure sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), ainsi que sur la plaque apposée sur l’immeuble de la R.AT.P., situé au barrage de Saint-Denis, où la monumentale fresque de l’artiste Jean Amblard y exaltait la Résistance et le général Leclerc. « Les F.F.I. de Saint-Denis [honorent] leurs camarades tombés au champ d’honneur », vingt noms dont celui de Germain Frégeac ont été inscrits proclamant « Gloire à ceux qui durent mourir pour que vivent Saint-Denis et la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180463, notice FRÉGEAC Germain, Marcel par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 juin 2016, dernière modification le 1er novembre 2018.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. (notes transmises par Christian Chevandier). – SHD, Caen, AC 21 P 187059. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – AMSD93_01_SD_402 (Fonds Pierre Douzenel) p.155. – Site internet GenWeb. — État civil.

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