Par Alain Dalançon
Née le 19 juin 1895 à Paris (Xe arr.), morte le 22 janvier 1979 à Lyon (VIe arr.) ; maîtresse primaire ; militante syndicaliste du S3, du SNES puis du SNALC.
Fille ainée d’Émilie Preygnat, sans profession, et de Joachim Vëy, un instituteur républicain né en 1844, Antonina Vëy eut trois frère et sœurs : Paul, Danielle et Lili.
Elle obtint le brevet supérieur à Lyon (Rhône) en 1913. Après avoir été maîtresse d’internat à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), d’abord au pair, puis sur un poste financé par la mairie en 1917, elle fut chargée de six heures d’enseignement en sciences naturelles. Admissible au certificat d’aptitude à l’enseignement de la couture dans les lycées et collèges de jeunes filles en 1919, elle devint répétitrice déléguée dans le même établissement, puis connut de nombreuses affectations successives : collège de jeunes filles d’Abbeville (Somme), cours secondaire de Péronne (Somme), lycées de Quimper (Finistère), puis de Bourg-en-Bresse (Ain) en 1925, où en plus de son enseignement de couture, elle devait enseigner les mathématiques dans une classe de 6e. Assimilée à une maîtresse primaire, elle fut mutée à l’annexe du lycée de Lyon (1927), puis entra dans le cadre parisien aux lycées de Sceaux (octobre 1938), et enfin Victor Duruy (novembre 1938).
Germaine Vëy militait activement au Syndicat national des professeurs de lycée et du personnel de l’enseignement secondaire féminin (S3). En 1937, au moment de la scission du syndicat, elle en était membre du bureau et vice-présidente de l’Association des maîtresses primaires. Elle resta du côté des majoritaires au Syndicat national autonome des lycées, collèges et cours secondaires féminins.
Après la déclaration de la guerre, elle fut nommée à la rentrée 1939 institutrice en classe de 7e au collège de Villefranche (Rhône), puis retrouva son poste en couture au lycée Victor Duruy en 1943.
En 1944, elle fit partie des militants du SNALCC qui rejoignirent ceux du Syndicat du personnel de l’enseignement secondaire pour constituer le Syndicat national du personnel de l’enseignement secondaire et entra au bureau provisoire du nouveau syndicat. Elle était en outre secrétaire adjointe de la commission des affaires internationales avec Pierre Testas, le secrétaire étant Eugène Cossard, ancien secrétaire général du SNALCC. Elle fut confirmée comme membre de la commission exécutive aux congrès de 1945 et 1946, et fut élue trésorière adjointe en 1946.
De la rentrée 1946 à celle de 1948, Germaine Vëy fut détachée au lycée français du Caire (Egypte) dans le cadre de la mission laïque française, dont le proviseur était André-Marie Gossart, ancien président du S3, président de la FIPESO (Fédération internationale des professeurs de l’enseignement secondaire officiel), pour encadrer les classes nouvelles de 6e et de 5e.
Elle revint en France, comme A.-M. Gossart, et réintégra son lycée d’origine, et comme lui, elle revint militer au SNALC dont elle devint membre du bureau. Elle fut affectée à une classe de 8e au lycée Molière à Paris. À partir de 1957, assimilée à professeur certifiée, elle fut chargée de l’enseignement des mathématiques en classe de 6e, partit à la retraite deux années plus tard puis se retira à Lyon.
Par Alain Dalançon
SOURCES : Arch. Nat., F17 17778, 27163. — Arch. IRHSES (La Quinzaine universitaire, L’Université syndicaliste). — État civil de Paris. — Notes de Jacques Girault.