Par Olivier Dedieu, Jean Sagnes
Né le 29 novembre 1897 à Bouzigues (Hérault), mort le 12 août 1979 à Sète (Hérault) ; instituteur ; militant syndicaliste SNI et CGT ; militant socialiste SFIO, conseiller municipal de Sète.
Issu d’une famille de pêcheurs de Bouzigues, André Vidal était le fils d’Isidore Vidal. Titulaire du brevet élémentaire en 1914, du brevet supérieur en 1915, il intégra cette année-là l’École normale d’instituteurs de Montpellier. Caporal durant la Première Guerre mondiale, il fut blessé au front et obtint deux citations. Revenu à la vie civile, il fut nommé à Montpeyroux en 1919, à Mèze en 1921 puis à l’école Paul Bert de Sète, poste qu’il conserva jusqu’en 1940.
Militant du Syndicat national des instituteurs, il fut élu membre du conseil syndical de l’Hérault de 1926 à 1932 puis de nouveau en 1938. Partisan de l’adhésion à la CGT, il fut, dès 1925, représentant du SNI au sein de la CGT départementale et deux ans plus tard secrétaire de la fédération départementale de la Fédération des fonctionnaires. Membre de l’aile gauche du syndicat, il défendit l’unité d’action avec la CGTU puis la réunification syndicale. Accusé « d’extrémiste de gauche » par les tenants d’un syndicalisme plus modéré, il devint conseiller départemental de l’enseignement primaire en 1929 et fut réélu en 1930 après la démission des conseillers départementaux. Membre du conseil syndical jusqu’en 1934, il ne se représenta pas au conseil départemental en 1932. En 1933, il devint secrétaire adjoint de la Fédération générale de l’Enseignement (CGT) de l’Hérault.
Après la fusion CGT-CGTU, il redevint conseiller syndical et resta secrétaire départemental de la fédération départementale des fonctionnaires CGT. Non candidat au Conseil départemental en mai 1937, en janvier 1938, à la suite du souhait de Marie-Jeanne Guy de ne pas se représenter, il fut désigné à l’unanimité du conseil syndical au poste de secrétaire général. Cette année-là, il fut aussi désigné comme trésorier adjoint de l’UD-CGT et le resta jusqu’en 1940. Il approuva la campagne contre la guerre du SNI en octobre 1938. Suspendu puis privé de huit jours de traitement après sa participation à la grève du 30 novembre 1938, il fut réélu secrétaire général en 1939 et le resta jusqu’à sa mobilisation. Lors du dernier congrès du SNI, il défendit la motion de l’Ardèche et les Amis de l’École émancipée.
André Vidal était par ailleurs militant socialiste SFIO. Militant actif de la section de Sète, membre du Front social en 1935, il fut l’un des soutiens du parachutage de Jules Moch*, élu député de la 3e circonscription de l’Hérault en 1937.
Dès l’avènement du régime de Vichy, il fut muté d’office dans le département du Gard pour ses engagements syndicaux. Nommé à Aimargues (Gard) dès 1940, il fut soupçonné de sympathies gaullistes et muté en 1941 à Sommières, ville où il resta jusqu’en 1944. S’il n’eut pas d’engagements résistants connus, il n’en continua pas moins à conserver ses idées, son inspecteur notant, en 1943, qu’il ne citait « que des grands hommes républicains » dans ses cours de morale.
À la Libération, il retrouva son poste à Sète et devint en 1945 directeur de l’école Paul Bert. Redevenu trésorier adjoint de l’UD-CGT, il garda ces fonctions qu’à la scission syndicale. Il resta par ailleurs, durant cette période, secrétaire de la FGF-CGT et responsable du cartel des services publics de Sète. Secrétaire de la section socialiste SFIO de Sète en 1945 après le décès de Georges Reynes*, il le resta jusqu’en 1950. En 1945, il devint conseiller fédéral et le resta jusqu’en 1949. Enfin, il fut continuellement candidat aux élections municipales de 1945 à 1971 et fut conseiller municipal de la ville de 1945 à 1947 et de 1965 à 1977.
Par Olivier Dedieu, Jean Sagnes
SOURCES : Arch. Départ. Hérault 1 M 1125 et 1136, 1 T 5819, 18 W 9, 172 W 56, 406 W 21, 338 W 79, 356 W 159, 474 W 8, 1000 W 172. — OURS, fédération de l’Hérault. — Le Travail, 1929-1939. — Hérault enseignant, 1925-1935. — École syndicaliste, 1936-1939. — Etat-civil. — Rens. mairie de Sète. — Notes de Jean Battut et de Jacques Girault.