BRUGUIER Georges [BRUGUIER Victorien, Félix, dit]

Par Justinien Raymond

Né le 16 mars 1884 à Nîmes (Gard), mort le 20 août 1962 à Carcassonne (Aude) ; avocat et journaliste ; militant socialiste ; conseiller municipal puis maire de Nîmes, conseiller général, sénateur du Gard, conseiller municipal de Carcassonne (Aude).

Georges Bruguier
Georges Bruguier
Sénat, Notices et portraits, 1930

Il était le fils de Victorien Bruguier* qui fut un des premiers conseillers municipaux socialistes de Nîmes : avec trois de ses camarades, il y fut élu en 1888 et, deux fois, il dut suppléer dans ses fonctions le député-maire Numa Gilly condamné.

Georges Bruguier, bachelier au sortir du lycée de Nîmes, étudia le droit à la Faculté de Montpellier. Plus qu’au barreau il se donna au journalisme, collaborant notamment à La Dépêche de Toulouse. Il fit la guerre de 1914-1918 de bout en bout.

Fidèle à la tradition démocratique socialisante de son père, il n’adhérait à aucun parti. En 1919, sur la liste d’entente républicaine opposée à celle du Bloc National, et en 1924, sur la liste du Cartel des Gauches, il fut battu aux élections législatives. Mais en 1925, il entra au conseil municipal de Nîmes, vingt ans avant d’en devenir le maire, et il fut élu conseiller général par le canton de Sauve. Toujours réélu à l’assemblée départementale, en 1931, 1937 et 1945, il la présidera d’octobre 1945 à octobre 1951.

Le 18 mai 1924, au 3e tour de scrutin et par 465 voix sur 766 suffrages exprimés, Georges Bruguier avait été élu sénateur du Gard au siège vacant par la mort de Jean Cazelles. Il siégea d’abord au groupe de la Gauche démocratique, puis au groupe du Parti socialiste quand il eut rallié la SFIO. Réélu en 1929 (457 voix sur 825) et en 1938 (429 sur 824), il compta au nombre des quatre-vingts parlementaires qui, à Vichy, le 10 juillet 1940, refusèrent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il fut révoqué de ses mandats et interné à Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne).

À la Libération, Bruguier fut délégué à l’Assemblée consultative provisoire. En 1945, il fut élu à la première Assemblée constituante et en 1946, à la seconde. Ce dernier mandat terminé, G. Bruguier renonça à la vie parlementaire et se retira à Carcassonne, ville natale de sa femme dont il devint conseiller municipal en 1959 et syndic de la « Presse républicaine départementale ».

Une rue et un groupe scolaire de Nîmes portent son nom.

Son fils Michel Bruguier*, né en novembre 1921, mort en mars 1967, fut un avocat communiste renommé (Le Monde, 18 mars 1967).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article18056, notice BRUGUIER Georges [BRUGUIER Victorien, Félix, dit] par Justinien Raymond, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 3 juillet 2010.

Par Justinien Raymond

Georges Bruguier
Georges Bruguier
Sénat, Notices et portraits, 1930
Georges Bruguier dans les années 1940
Georges Bruguier dans les années 1940
Assemblée nationale, Notices et portraits, 1946

SOURCES : H. Coston, Dictionnaire de la politique française, Paris, 1967. — J. Jolly, Dictionnaire des parlementaires français, op. cit. — Le Monde, 22 août 1962 et 18 mars 1967.

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