VIENNE

Par Alain Dalançon

Professeur ; militant syndicaliste du SNCM et de la FEN dans la Marne, militant de la MGEN.

Vienne était, à la Libération, professeur au collège moderne et technique (ancienne EPCI) de Reims (Marne), où fut signée la capitulation des Allemands le 7 mai 1945, et où les cours reprirent en octobre 1946.

Il militait au Syndicat national des collèges modernes et était le secrétaire de la section départementale de la Marne. Partisan de l’unification des structures syndicales, il faisait fonctionner dans son département, avec ses camarades de l’enseignement général classique et de l’enseignement technique, l’Union des syndicats du second degré qui devait préparer la fusion avec le Syndicat national de l’enseignement secondaire et le Syndicat national de l’enseignement technique qui échoua.

Il fut élu en 1946 trésorier adjoint du bureau provisoire du Syndicat unique de l’enseignement de la Marne puis secrétaire général en mai 1948, avec deux secrétaires adjoints Gaston Allemand (économat), et Pierre Bizouard (École émancipée, professeur au collège de Chalons). Le syndicat venait de décider de s’affilier à la fois à la Fédération de l’Éducation nationale devenue autonome et à la FEN-CGT.

Vienne était sans affiliation politique comme Jean Gaydier et Madeleine Dufour, autres membres du bureau. Au cours de son mandat, il maintint la ligne originale du syndicat unique départemental qui se manifestait aussi dans la proposition de motions aux congrès de la FEN autonome, servant de support à l’expression des « cégétistes ».

Lors de la réunion du bureau du 4 juillet 1950, il prit parti dans l’affaire Jean Lambert, militant socialiste de l’École émancipée, membre des bureaux du Syndicat unique et de la FEN-CGT, qui était menacé d’exclusion de la CGT par des militants communistes, au motif qu’il avait annoncé qu’il se rendrait en Yougoslavie. Vienne rappela que la fédération marnaise avait demandé la représentation proportionnelle des tendances au sein de la FEN-CGT et regretta que Lambert soit traité ainsi parce qu’il était un militant « minoritaire ». Il fut approuvé par Madeleine Dufour et Jean Gaydier. Ce dernier proposa une motion condamnant le sectarisme et soulignant que la CGT, « organisation syndicale apolitique était ouverte à tous les travailleurs, sans distinction, quelles que soient leurs convictions politiques, religieuses ou philosophiques et qu’elle ne prononçait d’exclusive contre personne ». La motion fut votée à l’unanimité du bureau moins une abstention. Mais en décembre, Jean Lambert ne fut pas présenté sur la liste unique pour le renouvellement du conseil syndical du SNI et perdit sa responsabilité de gérant au titre de la CGT au journal L’Union.

Depuis 1951, une réforme des statuts du Syndicat départemental était à l’étude sur la représentation des syndiqués. Ce n’est qu’en novembre 1953, que Vienne présenta son rapport, où il se montra hostile à un congrès de délégués, proposé par 30 syndiqués de son collège, et fit voter le maintien d’une seule AG des syndiqués.

Vienne avait en fait quitté quelque temps plus tôt ses fonctions de secrétaire général au bénéfice de Gaston Allemand. Il milita ensuite à la Mutuelle générale de l’Education nationale comme Madeleine Bernard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180580, notice VIENNE par Alain Dalançon, version mise en ligne le 10 mai 2016, dernière modification le 10 février 2019.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. IRHSES dont Bulletin du SNCM, L’enseignement public.— Jean Gaydier, Relire la Marne enseignante.

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