VIFFRAY Marcel, Louis, Alphonse

Son père, mutilé de la Grande Guerre, cultivateur, négociant en bestiaux, présidait une coopérative laitière et un syndicat agricole dans les Bauges. Marcel Viffray, qui reçut une éducation catholique, partagea le travail des éleveurs.

Élève du cours complémentaire du Châtelard (Savoie), il poursuivit sa scolarité à l’école primaire supérieure d’Annecy (Haute-Savoie). Titulaire du brevet supérieur en 1942, appelé en novembre 1942 au chantier de jeunesse à Monestier-de-Clermont (Isère), chargé de l’encadrement d’un camp disciplinaire, réfractaire au Service du travail obligatoire, il déserta le 30 mai 1943 puis (alias Bogey) rejoignit la Résistance armée avec son frère. Intégré dans les FFI, il prit part à la libération d’Aix-les-Bains, fut affecté au service de sécurité des voies de communications, puis il s’engagea dans les Chasseurs alpins comme simple soldat. Blessé lors des combats du Roc Noir (22-31 mars 1945), il termina ses actions militaires à Innsbruck (Autriche).

Marcel Viffray, démobilisé en décembre 1945, devint instituteur dans différents postes comme intérimaire à La Bâthie (Arbine) puis comme titulaire (Celliers, Bonneval de 1948 à 1951, Champagny, Bellecombe-Tarentaise, Moûtiers de 1954 à 1957, La Bridoire de 1957 à 1963. Nommé à Chambéry, il enseigna dans trois écoles avant d’être nommé directeur de l’école des Combes en 1971. Il demeura à la tête de cette école primaire de 16 classes jusqu’à sa retraite en 1977. Il se maria en août 1950 à Saint-Pierre-de-Soucy (Savoie) avec une institutrice, fille d’un cultivateur. Le couple eut quatre enfants.

Il fut, de 1957 à 1963, le secrétaire de la section du canton de Pont-de-Beauvoisin du Syndicat national des instituteurs. Membre du conseil syndical de la section départementale du SNI, il obtint sa mutation pour Chambéry et fut à nouveau le secrétaire de la sous-section pour Chambéry-Ville en 1963-1964.

Membre du bureau de la section départementale du SNI, Marcel Viffray en devint le secrétaire de 1964 à 1966, responsable des affaires administratives en 1964-1965. Il fut à nouveau dans l’équipe dirigeante comme secrétaire de spécialité en 1970-1971. Il signa les motions d’orientation de la majorité pour les congrès de 1964, de 1965, de 1966. Militant de la Fédération des œuvres laïques, il s’intéressait aussi aux questions économiques et sociales et fit partie des organismes départementaux de ces secteurs en liaison avec les élus locaux. Il agissait dans plusieurs directions, dont les constructions scolaires et l’aménagement d’un plan d’eau de Lescheraines. Membre du conseil d’administration de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale pendant 27 ans, il la représenta dans le CA de la caisse primaire de Sécurité sociale.

Sympathisant du Parti socialiste, il adhérait à divers comités d’anciens résistants. Retraité, il participa à la réorganisation de la Fédération générale des retraités et fut le secrétaire départemental des Délégués départementaux de l’Éducation nationale. Il fut membre actif du Comité départemental des retraités et personnes âgées.

En 2013, Marcel Viffray, qui dénonçait des inexactitudes sur la Résistance en Savoie, entama une action pour l’inscription sur le monument de La Féclaz, à côté des 81 résistants du secteur, les noms des 14 « oubliés de La Féclaz ». Il témoigna sur les combats du Roc Noir pour rectifier des articles parus dans la presse régionale, sur Internet et repris dans un Cédérom sur la Résistance en Savoie.