RAKOWER Moszek, dit Vladek.

Par Maxime Steinberg - notice réalisée en juillet 1990

Varsovie (Pologne), 12 mars 1907 − Bourg-Léopold (Leopoldsburg, pr. Limbourg-Limburg, arr.Hasselt), 6 janvier 1943. Militant communiste juif, syndicaliste, membre des Partisans armés.

Moszek, dit Vladek, Rakower immigre en Belgique en 1930. Très vite, il devient un membre actif de la section juive de la Main d’œuvre immigrée (MOI) du Parti communiste (PC) à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale). Ouvrier tailleur, il milite aussi à la section juive du syndicat socialiste du vêtement, également au Prokor qu’il représente lors de la fondation du Conseil d’associations juives de Bruxelles en 1937.

Cadre important de la MOI, Vladek Rakower est, en 1939, le secrétaire politique de la section juive. Dès le retour d’exode, c’est lui qui dirige le travail communiste dans la « rue juive » à Bruxelles. Il conserve cette responsabilité jusqu’au printemps 1942. Comme son responsable Todor, dit Théodor, Angheloff qui dirige toute la MOI dans la capitale belge, Rakower passe avec ses militants à la lutte armée. Il n’assume pourtant pas le commandement de la 1ère compagnie du Corps mobile des Partisans qu’ils constituent. Cette responsabilité incombe à un ancien des Brigades internationales en Espagne, Sazja, dit Charles, Rochman dont Rakower devient l’adjoint. Dans cette fonction, il prend sur lui la responsabilité, pendant les déportations juives de l’été 1942, d’abattre, le 29 août à Schaerbeek (Bruxelles) devant son domicile, le chef juif de la « mise au travail ». Les employés de ce dernier distribuaient les convocations intimant l’ordre aux Juifs de se présenter au camp de rassemblement de Malines. Le « bras vengeur » qui frappe ce responsable juif vise, au-delà de sa personne, les notables de l’Association des Juifs en Belgique (AJB), créée en décembre 1941 sur ordre de l’occupant allemand. Des lettres anonymes les menaçant de mort appuient aussitôt la démonstration dont l’ancien secrétaire politique s’est personnellement chargé. Malgré l’accès de colère de l’officier SS en charge des Affaires juives dans la capitale belge, Rakower échappe aux recherches.

Le 5 décembre 1942, un contrôle d’identité en rue provoque l’arrestation de Vladek Rakower et celle de son camarade, Simon Engielszer (1907-1943) qui l’accompagne. Faute de leur extorquer le moindre aveu, les policiers SS n’auront d’autre argument que la possession d’une arme pour inscrire Rakower et Engielszer sur la liste des « otages terroristes » à fusiller. Ils sont assassinés tous les deux le 6 janvier 1943 dans le bois de Hechtel à Bourg-Léopold.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article180650, notice RAKOWER Moszek, dit Vladek. par Maxime Steinberg - notice réalisée en juillet 1990, version mise en ligne le 11 mai 2016, dernière modification le 1er janvier 2020.

Par Maxime Steinberg - notice réalisée en juillet 1990

SOURCE : STEINBERG M., L’Étoile et le fusil. La traque des Juifs 1942-1944, Éditions Vie ouvrière, Bruxelles, 1986.

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